Introduction

Cet article fait partie de la série Retrogaming, contenant les articles suivants :

Mon fils de 7 ans me demande depuis 1 an et demi une Nintendo Switch. Son cousin en a une, les copains en ont une… Nous avions un peu repoussé les jeux vidéo (et l’achat d’une console) surtout en raison de son âge, à force de gratter quelques mois je considère maintenant qu’à vouloir trop bien faire, on le pénalise. À 7 ans les jeux vidéo sont de son âge… mais à 269 euros (Switch sans accessoire/jeu), ça sera pour ses 8 ans ha ha.

J’ai cogité et il m’a semblé nécessaire de l’accompagner dans la découverte des jeux vidéo. J’en suis un ancien passionné, je connais bien le sujet mais j’ai raccroché il y a 15 ans (j’en ai 40) quand je me suis lancé dans la vie active. Ça a été un choix important de ma vie, j’aimais trop ça, j’y passais beaucoup de temps, je voulais jouer. J’ai fait un choix, j’ai arrêté complètement car justement je ne savais pas m’arrêter.

Aujourd’hui les jeux vidéo sont mainstream, personne n’est surpris de voir une console branchée sur la télé du salon, les parents jouent avec leurs enfants. Dans les années 2000, les jeux vidéo étaient (très) mal considérés au mieux « débiles », « inutiles », « ça sert à rien, tu ferais mieux de sortir/étudier » au pire accusés de rendre les gosses isolés, asocials, violents et stupides.

Graphisme, réalisme, immersion, émotion

Pour moi l’immersion a vraiment explosé avec les consoles de 5ème génération et notamment celle des « 32 bits » grâce aux graphismes (3D) principalement puis au rendu global (gameplay, musique, histoire, profondeur) des jeux. Avant cette génération très peu de jeux étaient immersifs, l’histoire était souvent accessoire, musique/son limités techniquement et puis graphiquement même le mode 7 d’un Super Mario Kart (Super Nintendo, 16 bits) amenait peu de réalisme.

Du réalisme et des graphismes découlent majoritairement l’immersion dans un jeu vidéo. Une de mes grandes claques vidéoludiques a été la Mission Operation Overlord de Medal of Honor : Débarquement allié. À l’époque j’aurais pu vous soutenir que j’avais vécu le débarquement en 1944, je n’ai jamais ressenti plus fortement ce que les soldats ont pu vivre à Omaha Beach. C’était énorme, c’était l’Enfer, je le vivais. Pour autant j’ai le recul et l’intelligence pour dire que ce n’était qu’un jeu vidéo mais comme tout autre média (film, livre, musique…), il peut vous retourner.

Questionnement

Est-ce que Counter-Strike est un jeu violent ? Le but du jeu est de tuer l’adversaire avec une arme de type fusil (à pompe, à lunette), mitraillette, pistolet, grenade, couteau… Le thème est un affrontement armé entre deux équipes. C’est un jeu violent… qui reste un jeu, un défouloir la majorité du temps, une compétition avec des joueurs/bots souvent.
Est-ce que Counter-Strike peut être joué par un ado de 14 ans ? Assurément.
Est-ce que Counter-Strike peut être joué par un gosse de 8 ans ? Non.
Quel est le problème de jouer à Counter-Strike à 8 ans ? Le rapport aux images et au monde, l’enfant n’a pas encore fini de comprendre et maîtriser ses émotions.
Quel est le vrai problème d’un jeu comme Counter-Strike ? Son réalisme.
Est-ce que Fortnite peut être joué par un gosse de 8 ans ? Le but du jeu est de tuer les adversaires, le thème est un affrontement armé avec tous les autres joueurs/bots (Battle Royale). On a un réalisme édulcoré avec des couleurs criardes, des skins WTF, des armes délirantes en résulte un jeu « qui passe » aux yeux des parents car il n’apparaît pas violent.

Pour autant mon gosse n’aura pas le droit d’y jouer avant quelques années parce qu’il doit apprivoiser les images, comprendre ses émotions, les maîtriser, mettre des mots dessus. En attendant il peut découvrir les différents types de jeu (plateforme, combat, Beat’em All, course, RPG, tir, multijoueur…), apprendre à jouer (manettes, règles, tips, die and retry…), choisir ce qu’il préfère (jouer seul/online/potes, ses jeux et types de jeu préférés, pc ou console…). Tout un monde à expliquer, à défricher avec lui afin qu’il ait une bonne (et saine) approche du jeu vidéo.

Retrogaming

J’en suis venu naturellement au choix du retrogaming pour l’initier. Je connais bien les jeux jusqu’à la PS3 (mieux que les jeux actuels), les coûts sont moindres (pas de console à acheter), je peux lui présenter tous les types de jeu ainsi que leur évolution/histoire, je peux sélectionner et tester les jeux (ROMs) finement, facilement et gratuitement.

On joue à Super Bomberman 3, à Cadillacs and Dinosaurs et Sunset Riders (MAME), il découvre/apprend en solo avec Aladdin, Donkey Kong Country, Sonic 3, Super Mario World 2 : Yoshi’s Island, Super Street Fighter II. Je l’impressionne sur tous ces jeux hé hé hé et je m’entraîne en secret à Shock Troopers 1 et 2, The Last Blade (MAME), Mario Kart: Double Dash!!, Super Mario Sunshine, Paper Mario: The Thousand-Year Door, Star Wars : Rogue Squadron, Splinter Cell (Nintendo GameCube), Virtua Tennis 2, Dead or Alive 2, Jet Set Radio (Sega Dreamcast), Soul Calibur 3, King of Fighters ’98 : Ultimate Match, Escape from Monkey Island, Ace Combat 4 et 5, Gran Turismo 4, PES 6, Marvel vs. Capcom (Sony PlayStation 2)…

Les distributions (Linux évidemment !!) dédiées au retrogaming sont matures depuis quelques années, les manettes de jeux sont de qualité (pour 40-45 euros pièce, éventuellement vos manettes console si compatibles) et en Bluetooth, votre ancien pc de jeu est idéal pour être recyclé en distrib retrogaming sinon un Raspberry Pi. Nous verrons dans le prochain article le choix de la distribution.

Déjà 4 avis pertinents dans Introduction

  • anatole M
    J’ai un petit voisin qui va avoir 8 ans et qui possède une console, je te dis pas les colères. Je ne suis pas partisan de mettre les gamins devant les écrans (je certainement un vieux con) et je préfère partir dans la nature pour l’observer, c’est pour cette raison que je ne ferais pas d’autres commentaires sur le rétrogaming.
    A pluche.

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