La quête

J’utilise Xubuntu sur pc fixe et portable à mon domicile. Je suis passé récemment à Xubuntu 16.10. Tout fonctionne parfaitement, je suis extrêmement satisfait. J’ai trouvé la distribution desktop Linux qui me correspond. C’est une quête de plusieurs années qui arrive à terme.

Attention article fleuve ;)

Sur un coup de tête

Il y a environ 5-6 ans dans mon précédent emploi, je tente d’ajouter une fonction qui me serait utile sur mon Windows 7. Je fais quelques recherches et je vois que toutes les solutions existantes sont dégueulasses : Installer un logiciel dont on ne sait absolument rien, bidouiller très lourdement la base de registre sans certitude que ça fonctionnera à la fin. Je pète un câble, je suis furieux, je suis sysadmin et totalement restreint par mon système d’exploitation. Mon principal outil de travail.

Je rentre le soir en me promettant de sauter le pas vers Linux. A l’époque je lis Clubic. De nombreux trolls Linuxiens s’y baladent et à force d’entendre la supériorité prétendue de Linux sur Windows, l’idée fait son chemin dans mon esprit. Il faut que je teste et puis c’est un vrai manque que j’ai dans mon travail, je ne sais absolument pas me servir de Linux (je rappelle que je suis autodidacte). Je passe par WAMP pour installer OCS/GLPI…

Des débuts difficiles

Je me suis déjà cassé deux fois les dents sur Linux auparavant, cette fois j’y passerai le temps qu’il faudra mais ça fonctionnera. Je comprendrais plus tard que ma principale erreur fut de débuter sur pc portable, matériel en général moins bien reconnu, Wi-Fi non fonctionnel dès le début donc pas de net et aucun moyen d’avancer…

Je n’ai pas de pc à moi hormis le pc portable du boulot. Je fais des allers-retours réguliers chez Madame. Je prends un câble réseau de 10m et je le fais passer en plein milieu de son appartement puisque le Wi-Fi ne fonctionne pas. Première grosse étape franchie, j’ai du net, je peux chercher des solutions aux problèmes que je rencontre.

Au commencement

Je prends des notes, il y a beaucoup trop de choses pour moi : Conky, Compiz, des dizaines de distribution, des bugs/problèmes, drivers graphiques et Wi-Fi. Je fais tout et n’importe quoi, je tâtonne jusqu’à tester le fameux rm -rf *. Je passe dans le désordre par Debian, LMDE (Linux Mint Debian Edition), Mint, Fedora, Ubuntu, Kubuntu, Lubuntu, Xubuntu… je défriche, je teste, je découvre.

Dans un éclair de lucidité je me dis qu’il faut mêler l’utile à l’agréable. Jouer avec Linux ok mais tant qu’à faire autant que ce soit utile pour moi professionnellement. Je cherche des chiffres : Qui a la communauté la plus importante ? Le plus de développeurs ? Qui a le plus de packages ? Quelles sont les distributions les plus utilisées professionnellement ? Je note Debian, Ubuntu LTS, le duo CentOS/Red Hat. Je décide donc d’arrêter de me disperser et je me concentre sur Debian et Ubuntu considérant que CentOS/Red Hat sont un bon cran en dessous niveau utilisation.

Je retombe sur mes pieds, j’ai une direction à suivre tout simplement. Je lis beaucoup sur Linux, je découvre les blogs/sites qui en parle, je ne participe pas du tout par contre.

LPIC-1

Je monte en compétence sur Debian. En tant que sysadmin j’ai tout simplement besoin de savoir utiliser Linux. J’aime ça, j’en tombe amoureux, c’est plus facile et plus puissant que ce que j’ai toujours connu chez Microsoft. Je ne suis jamais arrivé à me faire au Batch Windows, le Bash Linux me parait naturel, je comprends tout de suite, je mémorise les commandes, leurs noms me parait pertinent. La logique « tout est fichier » est fantastique, je découvre des systèmes d’exploitation légers où la configuration tient dans des fichiers texte. Ma passion pour l’informatique commençait à s’effondrer avec les limitations de Windows, elle reprend un souffle énorme dans ce tout nouvel univers.

Je décide de partir de mon précédent emploi car j’en ai fait le tour et surtout je veux une entreprise où je pourrais monter en compétence sur Linux. J’arrive en mai 2012 dans mon entreprise actuelle et fin 2013 j’obtiens la certification LPIC-1 (Linux Professional Institute Certification) avec des notes de 790 (sur 800) au LPI-101 et 710 au LPI-102. Je n’ai jamais écrit un article dessus, ça reste en fin de compte un (très) mauvais souvenir. Je me suis crevé à bosser pendant des mois, à lire des bouquins de chez ENI/Eyrolles, à tester, documenter, apprendre par cœur. Finalement j’ai compris qu’il était très simple d’avoir la certification (moyenne à 500 pour l’avoir). A l’époque j’en ai fait une affaire personnelle, j’avais des choses à me prouver. Tout apprendre en autodidacte c’est bien mais est-ce que je pourrais faire « reconnaître » mon niveau ?

Les principaux points qui m’ont énormément déçus :
1/ On peut très facilement tricher avec ce qu’on appelle les Testking. Je résume brièvement. Dans des pays pauvres (genre Inde) des personnes passent des certifications informatique et apprennent par cœur les questions et réponses posées qu’ils retranscrivent ensuite. Toi gentil Européen/Américain, tu payes une centaine d’euros pour accéder à ces retranscriptions qui sont finalement les questions « réelles » rencontrées lors de l’examen avec les réponses… Quand tu découvres ça, tu perds soudain de vue la « valeur » de ce test
2/ Fin 2013 les ressources en Français étaient quasiment inexistantes, les examens blancs en nombre ridicule. Moi je stressais un maximum ne sachant absolument pas ce qui serait demandé à l’examen
3/ Les questions des examens peuvent être très théoriques, totalement inutiles demandant de connaitre des commandes/paramètres par cœur alors que n’importe quel technicien sortirait man ou ferait une recherche sur le net. Quel besoin de connaitre par cœur ? C’est totalement incohérent avec les pratiques professionnelles actuelles. Ce sentiment a été pour ma part renforcé par le fait d’apprendre par cœur des commandes et paramètres dépréciés, plus utilisés car remplacés (vous vous doutez bien que les examens ne sont pas remis à jour tous les ans)
4/ Bien que je me sois crevé pour cette certification, ça a été le grand vide après. Je ne sais pas, je devais attendre un tonnerre d’applaudissements de mes proches. Je me suis retrouvé avec des notes astronomiques, aucune vraie difficulté, j’en ai surtout gardé un souvenir amer comme quoi ça ne devait pas du tout être représentatif de mon niveau véritable. Non mais sérieux taper de telles notes après seulement 1 an et demi de travail sur Linux…

Debian et Ubuntu

Durant ce temps je me suis fait une Whitebox pour tester et progresser. Une Whitebox c’est un pc normal mais compatible pour installer un environnement virtuel (par exemple VMware ESXi). J’avais donc sur mon « serveur » (un simple Dell OptiPlex 780), deux Debian, un Windows Home Server et un Windows 7 virtualisés. Je me connectais sur Windows avec TeamViewer, je téléchargeais avec Firefox et Free Download Manager. A l’heure d’aujourd’hui c’est une toute autre dimension avec Debian : matériel, connaissances, youtube-dl, aria2, borg

Finalement la quête pour trouver ma distribution serveur Linux n’a jamais vraiment débuté car Debian a toujours répondu à tout. C’est Debian que je recommande en serveur, Debian (et Ubuntu LTS) qui est massivement utilisé professionnellement, Debian qui a les faveurs de nombreux utilisateurs et projets, c’est sur Debian que je m’auto-héberge et après quelques années d’utilisation Debian me satisfait pleinement.

Même si je suis extrêmement satisfait de Debian en tant que serveur, une distribution desktop n’a rien à voir pour moi avec une distrib serveur. Ce ne sont pas les mêmes usages, les mêmes besoins, le même matériel. Debian en desktop ne m’a jamais vraiment convaincu, paquets trop anciens, besoins de logiciels récents. Je me suis tourné vers Ubuntu pour le desktop.

Xubuntu

J’ai écarté très vite Kubuntu que j’ai trouvé lourd et où je me suis vite perdu. J’ai testé Xubuntu qui m’a bien plu puis Lubuntu réputée encore plus légère mais je n’ai pas ressenti une grosse différence et niveau logiciel j’ai trouvé l’offre de Xubuntu bien plus intéressante. J’ai utilisé pendant un temps Ubuntu mais je n’ai pas accroché à Unity.

J’ai commencé à me stabiliser sur Xubuntu et testé moins de distribs. Naturellement j’ai creusé son utilisation (Thunar, XFCE, sudo, ppa…). J’ai découvert mpv, j’ai configuré mon environnement (Thunar Custom Actions, Reprogrammation), j’ai trouvé des packages répondant à mes besoins, j’ai écrit des scripts, j’ai commis des erreurs, j’ai perçu les limites, j’ai cherché des solutions et posé des questions.

Satisfaction

Et finalement j’en suis là aujourd’hui. Je suis extrêmement satisfait de mes choix : Debian et Xubuntu. J’ai appris énormément et je continue à apprendre. J’ai décidé à mon tour de partager/participer et je me suis donc mis à bloguer puis à aider (Jdh et maintenant Planet-Libre).

J’ai accès aux systèmes propriétaires gratuitement (au boulot j’ai les licences) et je les maitrise plutôt bien : Windows 7/10, Windows Server 2008/2012. Malgré ça et c’est assez remarquable je trouve, j’utilise Debian et Xubuntu chez moi. Ça veut dire beaucoup de choses sur les qualités des distributions Linux pour moi.

En ce moment j’allume mon pc fixe sous Xubuntu 16.10, j’ai le sourire ! Je maitrise finement le système d’exploitation, je me sens respecté en tant qu’utilisateur, j’ai moins de problèmes – en fait je n’en ai pas actuellement – que sur Windows et ça fonctionne mieux.

Tempus fugit

J’aurais mis plus de 5 ans à trouver la bonne distribution desktop Linux et à la maitriser, c’est énorme… d’autant plus que j’ai de solides connaissances et que je suis passionné. Je vais continuer à peaufiner et documenter mon expérience sur Xubuntu.

Il n’y a pas de distribution Linux parfaite, il y a avant tout celle qui répond à nos besoins, qui nous correspond à un moment donné. Xubuntu est ma distribution desktop du moment mais je sais que d’ici quelques temps j’irai probablement voir du côté de chez Mate, Mint ou Arch. En attendant je savoure cette chance d’être sur un outil aussi pertinent et confortable.

Linux et les logiciels libres c’est de la balle.

Déjà 48 avis pertinents dans La quête

  • Excellent billet merci :)Tu soulignes vraiment ce qui fait la force de Linux pour moi : Le fait qu’il puisse être modulable pour que chacun puisse y trouver ce qu’il recherche, voir même plus.
    Et je dois avouer que se poser sur une distribution n’est pas une chose facile, j »ai eu assez de mal à le faire mais l’exploration fait partie du jeu.

    Bonne journée,
    Bridouz

  • anthony
    Complétement d’accord avec toi !
    Moi aussi je suis autodidacte, mais seulement comme utilisateur. (relativement avancé : je suis artisan et m’occupe seul du pc qui me ou j’ai ma compta)
    Pour moi je me suis arrêté su Debian (stabilité à toutes épreuves ) avec Gnome 3 ( une semaine pour me faire à l’interface, ça a été du mais je ne reviendrais pas en arrière )
  • Je suis dans le même cas que toi, autodidacte, bossant sur 98% de serveurs linux, et j’ai également passé le cap d’un poste de travail Linux depuis une 10aine d’années (j’ai coupé les ponts avec Microsoft depuis Win95 sauf qu’il me reste une VM windows pour quelques outils propriétaire).

    Merci de nous avoir fait partager ton aventure.

  • anthony
    oui, c’est vrai ça a été dur, la première semaine ! c’est LMD cinamon qui m’a fait passer sur Debian Gnome (ou plutôt tout ses bugs et le manque de stabilité et le retard que cette distribution avait a l’époque, même comparé a Debian ) depuis j’ai apris a utiliser les raccourcis clavier dont je ne m’était jamais servi jusque là . Avec la maturité (Gnome 3.14 sur Jessie° Gnome est vraiment bien pensé, pas encore parfais, mais a vraiment bien progressé. C’est mon préférer et de loin, une question de goûts, bien sur !
  • Pour les serveurs, je suis plutot Debian ou Ubuntu LTS (LFS à l’époque mais impossible à maintenir avec une ferme de serveurs, mais quelle stabilité!!!)
    Sinon pour le desktop, Fedora en général, mais pas satisfait depuis j’ai changé de portable, j’ai des pbs de stabilité et des bugs étranges avec X et le double/triple ecran)

    Ton article me donne envi de tester Xubuntu.

  • vmana
    Article inspirant, j’ai bien aimé !
    Pour ma part, j’ai utilisé Kubuntu pendant 7 ans, pour finalement passer sur Kubuntu mais avec une interface Awesome WM depuis 2 ans.
    Ca permet de garder mes logiciels usuels, tout en ayant un bureau très customisable.
    Cela prend un peu de temps à configurer et à s’y faire, mais je ne peux que recommander tant tout est paramétrable.
  • AMDG2
    Je trouve intéressant que tu parles de maîtriser la distribution que tu utilises. Personnellement j’ai commencé avec Kubuntu (à la glorieuse époque de KDE 3!), puis je suis resté de nombreuses années sur Ubuntu avec Gnome 2. Finalement à l’arrivée de Unity, Gnome 3 et KDE4 j’étais obligé de changer mes habitudes.

    C’est alors que je suis passé à ArchLinux. Je pensais maîtriser ma distrib, mais en découvrant ArchLinux j’ai compris que je maîtrisait l’installation, la configuration et quelques trucs plus avancés comme les PPA. Finalement avec ArchLinux j’ai découvert le fonctionnement du système, quels sont les différentes briques, comment elles s’agencent. J’ai aussi découvert une distribution à jours où les seuls problèmes sont quelques bugs avec LibreOffice et GTK3 (c’est récent) ou mes propres erreurs de configurations.

    Bref, ArchLinux m’a réellement permis de progresser (notamment grâce à la très bonne documentation) sur Linux, et maintenant je corrige mes soucis sur Ubuntu (au travail et chez les amis), Debian (sur mes serveurs), Fedora/CentOS (parfois) grâce à ce que j’ai appris avec Arch et sa doc.

  • AMDG2
    Je comprends ton point. J’ai eu la chance de m’y mettre au début de mes études. Maintenant avec un petit garçon de presque 5 mois (déjà). Une dernière année en alternance et une auto-entreprise qui fonctionne bien je ne sais pas si je m’y mettrais !

    Cependant, si ça peut te rassurer, ça reste simple. C’est juste long. Prends une bonne journée où tu sais que tu ne sera pas dérangé et ça sera installé. Ensuite la plupart du temps tu n’as pas grand chose à configurer. Il faut juste à l’installation penser à tout ce dont tu peux avoir besoin dans l’urgence (ça évite d’installer cups au moment d’imprimer un rapport juste avant de le rendre :p)

    A+

  • Merci pour ce billet.
    Perso j’ai eu une approche un peu différente mais avec un résultat similaire. Mon erreur lors de mes premières tentative fut de garder un dual-boot :)

    Après la distrib desktop, je suis pour Debian à fond. J’ai fais un passage par Ubuntu durant quelques années mais au final, Ubuntu est une Debian modifié, avec des trucs en plus et ya toujours un moment où l’un de ces trucs en plus nous gène (pour moi, Unity & la recherche Amazon).

    Sinon, je connaissais pas mvp, je vais tester :p

  • Renisaac
    Bonjour,

    Ce que je lis ici, sont des parcours d’informaticiens. Les béotiens peuvent aussi trouver leurs bonheur avec Linux. La recherche de la bonne distrib et la volonté d’apprendre sont également nécessaire. En gros, mon parcour : mandrake (avant mandriva!), recherche d’un peu tout, Debian, Slackware, même un test avec Gentoo pour comprendre comment tout cela fonctionne! Un paquet d’heure passé sur Commentcamarche autant à aider qu’à me faire aider.
    Puis, avec un boulot, une vie social, … j’ai eu besoin d’un système qui ne me demande pas de temps, et je suis donc naturellement passé à Ubuntu, qui fait tout ce dont j’ai besoin sans me casser la tête. Actuellement je fais plus attention à avoir des logiciels utilisables autant sur windows que sur linux afin de ne pas devoir réfléchir lorsque j’aide la famille / les amis. Firefox, vlc, libroffice, xnview et gimp sont mes amis!

    Mes deux cailloux et demis.

    Renisaac

  • John
    Pour ma part, j’ai commencer avec Gentoo, mais les compilations prenait trop de temps et le peu de gain m’a pousser à tester ubuntu.

    Ensuite, j’ai décider de passer par Debian et y suis resté quelques années. Au final, j’ai commencer à me chercher un système pour mon NAS, et à l’époque je cherchais un système de fichiers solide et proposant du RAID. ( mdadm, lfs, btrfs …. )

    Et dans mes recherches je suis tombé sur ZFS, il répondait à tout, mais n’était qu’un port sur linux … mais pas sur FreeBSD !

    Du coup j’ai sauté le pas et suis passé sur FreeBSD pour mon NAS, et aucune déception, stable et pleinement fonctionnel, et j’ai découvert un autre univers, PF pour le pare-feu, les jail pour isoler les services, que du bonheur, …

    Puis les mois passent et je décide pour mes machines n’ayant pas besoin de ZFS de tester OpenBSD, pour voir, et au final, mon laptop + tout mes serveurs sont sous OpenBSD, sauf le NAS :D

  • Greg
    Merci pour ce partage d’expérience. Visiblement on passe tous par la phase de la recherche de la distribution ultime en installant et réinstallant !
    Pour ma part je pense que la première erreur qu’on commet est de n’avoir qu’une seule machine pour débuter. Mieux vaut avoir une machine « stable » à disposition à côté de la machine de test pour pouvoir se lancer. Ça permet de se donner le droit à l’erreur, nécessaire pour avancer sereinement.
    Une machine d’occasion ne coûte presque rien aujourd’hui, c’est dommage de s’en priver.
  • Stephanoux
    Salut!

    Mint 16 d’abord en double amorçage avec Win7, puis Mint 17 en solo. Maintenant chez nous c’est 99 % Linux. Mint pour madame et moi, Primtux pour les enfants et, pour le défi de la chose, Debian sans environnement graphique sur un vieux portable qui me sert de serveur d’imprimante/scanner, Apache2 pour mes sites en local et surtout à rechercher un signal de nos futurs envahisseurs grâce à BOINC. Le tout géré à 3 mètres de distance via ssh. On s’amuse comme on peu.

    Il faut ici remercier Microsoft d’avoir abandonné XP. Sans cela, je crois que je n’aurai jamais eu la curiosité nécessaire pour passer à Linux et voir l’informatique autrement que comme un simple terminal qui se connecte chez mon FAI. Je ne parle pas uniquement de l’aspect technique mais utiliser le logiciel libre amène plus facilement et naturellement à ouvrir les yeux sur des enjeux de société (espionnage, vie privée, sécurité, etc).

  • debianeux
    Pour ma part, j’ai fait mes premières expérimentations sous Ubuntu, il y a de cela dix ans. Profitant d’un changement de matériel, je suis passé de Windows à une Debian pure, avec pinning sur testing, et le bureau GNOME 2. Sept ans ont passé depuis cette migration, et je dois dire que la stabilité et la facilité d’utilisation m’épatent chaque jour. J’ai entre-temps adopté le bureau MATE, car il fait les choses correctement et simplement.
    Mon choix de la branche testing s’explique par le fait qu’elle propose des paquets récents et une relative stabilité (j’ai récemment rencontré quelques problèmes avec gtk3.20, mais la communauté est très réactive, et quelques lectures sur des forums m’ont permis de trouver une solution).
    Longue vie à GNU/Linux !
  • Erwann
    Salut,
    via SebSauvage, je viens de prendre connaissance de ton article. Je te félicite pour ton acharnement à apprendre. Au fil des ans, je suis désespéré de voir combien de personnes dont une partie importante de leur travail consiste à faire de la veille technologique active et à acquérir la maîtrise de technologies émergentes se contentent seulement de suivre le flot sans aucune remise en question ni aucun « effort » pour progresser.
    Ma « devise » au niveau professionnel est : « seuls les poissons morts nagent dans le sens du courant ».
    Je participais cette semaine à une conférence sur les questions de conformité des systèmes informatisés dans l’industrie pharmaceutique, et de nombreux participants se plaignaient, à juste raison, des stratégies de MS concernant la gestion des versions et des patches qui augmentent très significativement la charge de travail et les besoins en ressources (hommes, temps, argent) pour maintenir les systèmes (équipements de laboratoire, équipements de production, systèmes d’information) dans un état maîtrisé de conformité.
    J’ai indiqué que je pense que le temps est venu pour l’industrie de s’interroger sérieusement sur la pertinence d’utiliser Windows comme plateforme pour des équipements ayant des durées de vie qui dépassent allègrement les 10 à 20 ans.
    Ce fût un tollé dans la salle ! De nombreux participants affirmant qu’il n’est pas opportun ni possible d’opérer un tel changement de paradigme.
    Ton article illustre pourtant que « si l’on veut, on peut » ! et que le cycle d’apprentissage par lequel tu es passé, loin d’être coûteux et stérile, t’a permis de progresser et de découvrir un monde moins fataliste et résigné et plus serein (même si le monde Linux n’est pas parfait).
    Il est intéressant de voir combien les exigences d’efficacité, de capacité opérationnelle et de performances peuvent être volontairement ignorées au niveau professionnel pour ne pas devoir se remettre en cause, alors même que certains individus, à titre personnel, sont prêts à améliorer leurs conditions de travail.
    Je pense sincèrement que MS, avec Win 10, nous livre sur un plateau de nombreux arguments concrets pour faire des choix industriels pertinents et quitter cette plateforme pour des activités industrielles. Je pense même que MS est lassé de développer Windows avec des échecs de plus en plus cuisant depuis 10 ans. Ainsi cette période est très favorable pour faire et pour justifier des choix « courageux » et innovants mais aussi efficaces sur le long terme, à moins que la grande majorité des personnes concernées (décideurs et opérationnels) soient déjà définitivement décérébrés.
    Bonne continuation,
    Erwann
  • A1
    La non-remise en question est un pacte tragique pour le long terme, mais qui à court terme arrange tout le monde.

    Celui qui n’est pas remis en question peut certes rester dans sa zone de confort, mais dans ce domaine la zone économiquement viable se déplace très rapidement. La faire advenir, voire se contenter simplement de la suivre, est impératif sous peine de perdre très rapidement en employabilité.

    Celui qui ne remet pas en question s’économise beaucoup de tensions et de difficultés. Il condamne aussi les projets à une péremption certaine. Leur maintenance sera plus ou moins rapidement erratique, en totale dépendance de personnes pratiquant des technologies obsolètes et/ou qui n’attirent personne.

    Au final, c’est une question de responsabilité et de synergie dans l’environnement professionnel local. C’est là une bonne nouvelle : il est possible d’échapper à la force gravitationnelle de ces mauvaises pratiques. La mauvaise – à moins que c’en soit également une bonne – , c’est que ça ne se fait pas tout seul :-)

    A.

  • Je ne travaille pas, ou ne travaillais pas plutôt, de manière très liée à l’informatique. Vers 2005, je m’étais acheté une vieille machine d’occasion avec un XP dessus, et je l’utilisais principalement pour écrire des textes à prétention poétique (mais que peut bien valoir la prétention) avec MS Word 2003. J’avais entendu parler des logiciels libres, et c’est la philosophie qui m’intéressait. En réalité un ami m’avait quelques années auparvant installé une très vieille machine avec une distrib’ (mais laquelle) et KDE, sans aucune explication, je n’étais pas parvenu à faire grand chose avec ça.

    Bref, en 2009, j’ai commencé à m’intéresser plus en détail à l’informatique libre. J’ai installé Ubuntu en dual-boot, parce que je commençais une formation dans le domaine de la bibliothèque (pour simplifier) et que je pensais avoir besoin d’un truc qui marche. Mais environ trois mois plus tard, j’ai viré Windows complètement. Et j’ai appris à faire avec. En fait, c’est là que j’ai commencé à apprendre à utiliser un ordinateur, en grande partie grâce au forum francophone d’Ubuntu et en partie grâce à un ingénieur plus ou moins à la retraite, qui n’a pas compté ses heures.

    L’informatique libre m’a fait regarder des conférences, dont la conférence fameuse Minitel 2.0 de Bayart. Alors avec l’ingénieur, on a monté un petit serveur et j’ai commencé à m’auto-héberger [ https://id-libre.org ], en 2010. Le serveur était sous Fedora à l’époque, la distribution que le gentil ingénieur appréciait. Désormais, le serveur tourne sous Debian stable.

    Côté desktop-laptop, je suis gentiment passé à Debian, et depuis quelques mois j’utilise Archlinux.

    Et en fait, si le boulot que je viens de dénicher est très lié à du développement informatique (c’est pas moi qui code, heureusement…) dans le domaine de la gestion de bibliothèque, c’est beaucoup grâce à la découverte des distributions GNU/Linux et de l’expérience de l’auto-hébergement. Une expérience validée par aucun papier, attestation, etc. [Boulot soit-dit en passant qui me permet de travailler sous Archlinux, qui est aussi la distribution du sysadmin…]

    Merci, GNU/Linux. Merci beaucoup.

    Et merci à toi, Cascador, pour ton billet.

  • Breizh
    Salut,

    Personnellement, l’informatique ne m’intéressait pas plus que ça au début (je n’ai pas eu beaucoup accès à des ordinateurs pendant longtemps, à part un XP sans Internet, et ceux du collège), et, au lycée, on m’a offert un PC portable sous Windows 7, avec WiFi sur une box en accès illimité. Seulement ce PC était lent. J’ai découvert Ubuntu grâce à une association près du lycée qui n’avait que ça, et, à force d’insister, et après quelques observations, je l’ai installé en dual-boot. Le gain de vitesse, bien que le PC soit encore lent, était suffisant pour que je n’utilise quasiment plus Windows, beaucoup trop. J’ai donc utilisé Ubuntu avec Unity pendant près de deux ans, me passionnant par la même pour l’informatique, et pour le Libre. J’ai énormément appris durant cette période, grâce à la doc et aux forums, et aussi bien techniquement que culturellement (grâce à Wikipédia et quelques blogs).

    J’ai donc décidé d’aller en IUT Informatique, et, jute avant la rentrée, des « connaissances » m’ont conseillé Manjaro. J’ai donc installé Manjaro XFCE sur le PC portable pour faire ma première année d’IUT. Après quelques mois, je l’avais totalement adopté.

    Je suis plutôt vieux jeu, tout au clavier, j’adore la CLI, toussa toussa. Du coup, j’ai commencé à chercher de plus en plus de softs en CLI (avec ncurses par exemple). Les configurations de mes profs ont commencé à m’intéresser (Debian avec Xmonad, pour 3 d’entre eux, dont deux sur des ThinkPad), et le bureau d’un membre d’une association m’a intrigué. Il m’a indiqué qu’il utilisait Debian avec i3. J’ai alors découvert l’existence de Manjaro i3, et depuis, je tourne sous Manjaro i3. Le tiling c’est vraiment pratique.

    Et là, j’entre en seconde année d’IUT, je me suis acheté un ThinkPad, et, en toute logique, j’utilise Manjaro i3 dessus.

    J’espère passer à ArchLinux d’ici la fin de mes études, on verra comment ça se passe.

    À plus,
    Breizh.

  • Salut,
    voila un excellent billet ! Pour ma part ne travaillant pas du tout dans l’informatique je suis sous Ubuntu depuis quelques mois et l’interface simpliste ne me déplaît pas du tout, j’ai juste eu besoin d’un petit temps d’adaptation par rapport à Windows 10 mais tout s’apprend tout seul et très vite, Linux est intuitif je trouve, même niveau ligne de commande il suffit de comprendre un minimum l’anglais et ça glisse comme dans du beurre demi-sel.

    Je ne m’étais jamais pencher sur les autres alternatifs mise à part Debian que j’ai bidouiller sur mon Raspberry PI 3, par contre grâce à toi je viens de me renseigner un peu plus sur Xubuntu XFCE et je me rend compte qu’il pourrait bien être une solution au notebook de ma mère refourgué dans un placard depuis 3 ans car son utilisation est devenu trop lourd et lent, Windows prenant une sacré parti de sa mémoire (ssd) et vu qu’il est dépourvu d’un lecteur CD/DVD je vais tenter d’y installer Xubuntu quand j’irais la voir à Noël.

    A bientôt ;)

  • Salut,

    désolé de relever un si vieux sujet, mais je fais un retour d’expérience : aujourd’hui j’ai quasiment fini ma Licence Administration et Gestion de Systèmes et Réseaux informatiques (en alternance), et je vais entamer un CDI d’Admin Sys pro en septembre o/

    Je suis toujours sur mon ThinkPad, je suis effectivement passé à Arch Linux, toujours avec i3. Je crois que je suis calé, j’ai foutu i3 au boulot aussi (sur Mint parce qu’on a tous Mint), et Arch sur mon serveur perso (ArchLinuxARM – C’est un Raspberry Pi 3 mon serveur).

    À la prochaine,
    Breizh.

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