Libération

Je suis tombé sur le test de l’iPhone 7 ce matin chez Numerama, je vous cite le passage d’un commentaire : « Certains prennent ce fait pour un enfermement, eh bien non, c’est une libération d’avoir un système efficace ».

Benjamin Bayart parle de logiciels libérateurs plutôt que de logiciels libres. Oui parce qu’un logiciel ça ne peut pas être libre, un être humain si. Remarquez comme on joue avec les mots libres/libérateurs, est-ce qu’un logiciel peut libérer un être humain donc être libérateur ?

C’est la même chose avec cette citation. On perd de vue de qui l’on parle, de qui est important dans l’histoire, c’est évidemment l’utilisateur. C’est l’utilisateur qui va « définir » ce qu’est la liberté pour lui. Pour certains c’est de pouvoir utiliser son système efficacemment et pour d’autres ce sera d’utiliser des logiciels libres/libérateurs.

La libération n’aura pas lieu car c’est un faux débat. Chacun a une idée différente de ce qu’est la liberté. On aura beau avoir un dictionnaire pour « ressentir » au mieux ce que signifie ce concept, chacun en aura une idée différente et vivra cette « liberté » différemment.

Je vois certains libristes tenter avec force et conviction de « libérer » les utilisateurs, ils ne réussiront qu’à les asservir à leur définition de la « liberté ». La liberté des autres n’est pas votre liberté, le meilleur moyen de libérer un utilisateur c’est de le laisser vivre « sa » liberté.

Déjà 8 avis pertinents dans Libération

  • Salut,

    Oui, en effet, il est un peu court. En l’ocurence, lorsque l’on parle de « logiciels libres », ce ne sont en effets pas les logiciels qui sont libres, mais les utilisateurs qui ont quelques garanties sur les leurs, en regard de son informatique. Il est bien entendu libre de préférer des logiciels privateurs, qui lui donne des garanties sur ce qu’il n’a pas le droit de faire, même s’il y parvenait… :)

    Et donc du point de vue de l’informatique respecteuse de la liberté des utilisateurs, non, chacun ne définit pas la liberté comme il le veut, il y a une définition, les 4 libertés.

    Je suis assez relativiste d’habitude, mais je pense qu’il ne faut pas non plus tout laisser couler le sable entre ses doigts. Le commentaire ne parle pas des libertés de l’utilisateur du point de vue du logiciel libre. La liberté ce n’est pas « ce que je veux », car de ce point de vue notre aliénation est totale, on ne maîtrise pas du tout notre désir, notre vouloir. La liberté, c’est un certain nombre de conditions qui réduisent mon aliénation, mes chaînes.

  • On est certainement assez proche. Je voulais juste dire que c’est facile de jouer sur les mots et de défendre la liberté d’être « libéré » par un OS privateur mais qui marche (sans parler du fait que des OS qui marchent, il y en a même qui respectent les 4 libertés), mais l’idée de liberté portée par les logiciels libres est précise et ce n’est pas la même.
  • Coconut
    Hello,

    C’est à la limite de l’allégorie de la caverne de Platon, je pourrais aussi m’arrêter là, pour être aussi lapidaire… sans plus, ce commentaire assène une sensation toute personnelle de la liberté, loin d’une objectivié parfaite et donc partagée par tous et encore moins « vérifiée scientifiquement » : suis-je plus libre quand mes barreaux (bois, métal, laser, champ de force futuristes) me retiennent mieux dans ma cellule et que les surveillants sont plus efficaces pour me ratrapper pour faire mon devoir pénitentiaire avec des outils plus perfectionnés ? Soyons fous, osons répondre oui ! Et demain nous pourrions tous se faire enferm pourvu qu’on ait la batterie technologique !

    Il faudrait savoir ce que cette personne perçoit à propos de son smartphone ou autre, si cet outil lui permet de travailler plus et mieux et si celui-ci le libère davantage de cette activité contraignante. Je doute qu’en affirmant « J’ai eu jusqu’à 1200 applications de bureaux installées sur mon Mac. Suis-je enfermé ?? » dans son commentaire, que cette personne sache réellement ce qu’efficacité signifie; enfermé dans des cycles d’installation/désinstallation en quête de l’efficacité absolu et d’une perfection un peu creuse, on pourrait gloser ou ergoter à l’infini, mais ce serai pure perte de temps et d’énergie – c’est pour cette raison que je ne suivais plus les commentaires des articles, bien avant de ne plus lire du tout ces canards 2.0 depuis quelques années : je ne partage plus leur enthousiasme et leur fausse neutralité face à cette fuite en avant technologique.

    Par dépit même, le « de toute façon » qui ordone au lecteur de stopper toute réflexion, le pendant googlien qui semble être la seule autre aternative valable, suit, fait pareil, proche d’un original (quel est-il ?)… autrement dit: TINA. Ils se donne raison circulairement, je ne suis pas expert en logique/rhétorique mais c’est pour moi un sophisme, argumentum ad novitatem.

    Ma liberté a commencé justement quand j’ai senti que chaque application/executable/logiciel faisait une tâche simple mais parfaitement en se foutant totalement du fonctionnement des autres logiciel et en respectant des standards : j’ai repris le contrôle sur ma chaine de travail et le mener comme bon me semble, sans m’éparpiller. Ça s’est passé il y a 10ans, et je ne reviendrai pas dans la caverne pour y prêcher quoi que ce soit. :)

    Voici le commentaire complet pour éviter de faire du traffic / rank:
    «Je connais le Mac depuis 22 ans, je connais aussi Windows, Linux, Android (Amiga que je regrette, Atari ST beaucoup moins…)
    Pour moi le système Mac OS a toujours cherché à être peaufiné. Cette recherche de la perfection s’est transmise à iOS.
    J’ai eu jusqu’à 1200 applications de bureaux installées sur mon Mac. Suis-je enfermé ?? Je dispose de plein de softs qui fonctionnent de concert et pas chacun dans leur coin. Au bout de 20 applications installées sur un PC Windows (XP ou 7), il a bien du mal… Windows 7 qui me prend des Go a chaque mise à jour, et que l’on ne peut pas enlever, pour quoi faire ???
    Certains prennent ce fait pour un enfermement, eh bien non, c’est une libération d’avoir un système efficace.
    De toute façon, Google aussi recherche cette perfection et se rapproche de plus en plus de l’original.»

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