Lâcher prise

Plus je vieillis et plus je me rends compte de l’importance du lâcher prise. C’est accepter ses propres limites, renoncer au contrôle, comprendre que la vie décidera à notre place.

Je vois beaucoup de personnes que j’aime tenter de tout contrôler. Je pense que c’est une réaction normale face au monde d’aujourd’hui, une réaction logique de repli et de mise en sécurité.

Je vois toutes ces personnes souffrir, écarteler entre le besoin impérieux de tout contrôler et la lucidité de savoir que c’est impossible. Oui on peut tout perdre du jour au lendemain, boulot, enfant, amis, maison, fierté, vie. Non il n’y a rien à faire sauf veiller du mieux qu’on peut sur ceux qu’on aime.

Mon fils aura 10 mois dans quelques jours. Je n’imagine pas la vie sans lui. Ma mort m’indiffère, sa mort me terrifie. Mais cette mort je peux la concevoir, accepter qu’elle puisse exister. Ma tendre pupuce, sa mère, est dans la négation totale d’une telle possibilité. Elle le couve, elle l’étouffe.

C’est très difficile de faire lâcher prise à quelqu’un, je ne sais pas comment faire. Le contrôle c’est finalement tout ce qui nous reste pour assurer notre vie.

Prendre des risques, sauter sans parachute, faire confiance aux autres demande beaucoup de courage ou un certain lâcher prise.

Faire confiance aux autres… c’est devenu le bout du monde pour des personnes qui veulent tout contrôler. C’est malheureux.

Déjà 10 avis pertinents dans Lâcher prise

  • J’aime beaucoup ce billet et la manière de ton écrit, j’en lirais des milliers des comme ça.
    Les mères sont en générale plus collante, plus étouffante, ont besoin de couvrir leurs petits, les pères, quant a eux le sont rarement. Mais c’est normale, c’est elles qui portent l’enfant durant les neufs mois, elles gardent ce lien en mémoire.
    Pour la mort, je suis terrifié de celles de mes proches, parents, femmes et maintenant ma fille, je dirais même que je le suis pour mes animaux, mais pas la mienne, au contraire, je me dis que je serais au moins tranquille…

    Amicalement.

  • MonsieurPouet
    Merci pour ce petit billet.
    Je pense que c’est le rôle d’un père de faire sortir son fils des jupes de sa mère. Mais il n’a que 10 mois. C’est d’autant plus difficile de lui faire comprendre (à sa mère) que c’est dans l’intérêt de l’enfant de ne pas trop l’étouffer. Mais c’est besoin maternel qui n’est quasiment pas mental.
    Bizarrement, je n’ai pas spécialement peur de la mort, mais si je me rends compte petit à petit que mes parents ne sont pas immortels, comme j’ai pu le penser étant enfant.
    C’est dur de lâcher prise et c’est un travail de tous les jours. Lorsqu’il arrive quelque chose, on peut juste se dire que l’on a fait de son mieux (merci au accord toltèques). Mais cela ne veut pas dire, ne pas faire de choix. C’est juste accepter qu’en tant qu’Homme, on n’a pas de pouvoir sur tout et tout le monde. C’est aussi une question d’égo.
    Je veux pas faire un commentaire à la facebook, mais tu vis surement quelque chose d’extraordinaire en étant père. Et aucun parents n’est parfait. On fait tous comme on peut.
    Mais bon, je n’ai que 25 ans, je n’ai pas d’enfants (ou alors elle me l’a pas dit). Donc, je ne m’exprime qu’à la place où je suis.
  • Stephanoux
    Salut,

    Couver, étouffer ses enfants, ce que l’on peut appeler le « maternage » (qui est d’ailleurs de moins en moins exclusif aux mères) relève effectivement d’un manque de confiance. Un manque de confiance envers ce qui nous entoure mais aussi, ce qui est pire, envers ses propres enfants.

    Hélas, ces enfants ultra protégés, à qui on aura enseigné que tout est trop risqué et dangereux, seront un jour électeurs ou élus. Je crains que le commerce de la sécurité ait de beaux jours (siècles) devant lui.

  • Salut mon poulet;
    Oui mes nuits se passent bien, vu que je suis insomniaque ;)
    Et pour ce qui est des matins c’est madame ;D donc la vie est belle ;)
    @++
  • Stephanoux
    Reste à savoir ou tenter de comprendre pour quelle(s) raison(s) ce commerce semble être de nos jours aussi florissant alors que le genre Homo n’a jamais été autant en sécurité aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps. En tout cas en occident.

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