Assassin’s creed IV : black flag, le dernier souffle de vie

Le lion n’est jamais aussi vivace que lorsqu’il s’apprête à mourir. La série Assassin’s creed aussi. Le 6e épisode, curieusement appelé Assassin’s creed IV : black flag, est un bon jeu, mais ce n’est pas vraiment un Assassin’s creed. Il s’agit du dernier épisode numéroté de la série à ce jour (Assassin’s creed : rogue, Assassin’s creed : unity et Assassin’s creed : syndicate sont parus depuis) et il s’agit également du seul épisode à porter à la fois un numéro et un sous-titre. Cet étrange nom montre à quel point l’épisode a le cul coincé entre deux chaises. Le numéro tente de faire penser que le jeu n’est pas un épisode mineur ou un spin-off et prend une réelle place dans l’arc principal de la série quand le sous-titre laisse à penser le contraire. Le jeu est effectivement marrant à jouer, repose sur les mécaniques de base de la série, mais n’apporte absolument rien d’impactant à son histoire. Il est donc parfaitement possible de jouer à cet épisode de bout en bout sans n’y rien entraver à l’histoire globale tant la confrérie des assassins y est anecdotique.

Ce qu’Assassin’s creed III aurait dû être

Assassin’s creed IV : black flag est, donc, un bon jeu. Il prend place dans les caraïbes au plus fort de la traite négrière menée par les pays d’Europe et laisse le joueur y incarner un pirate, ce qui justifie enfin les phases navales du jeu. L’amélioration des mécaniques et l’introduction d’objectifs secondaires comme la prise de fort les rendent enfin intéressantes et justifie d’entretenir et d’améliorer un bateau ; ce qui n’était pas le cas dans Assassin’s creed III. La frontière, les villes mornes de New York et Boston laissent la place aux plages paradisiaques, aux villages bordéliques aux jungles touffues dans lesquelles il est à nouveau plaisant de faire du free run.

La chasse, elle aussi, devient intéressante dans cet épisode. En fait, ce qui nuisait à l’expérience dans Assassin’s creed III était la nature de la frontière. Les immenses dénivelés de terrain et la neige rendait les déplacements tellement laborieux que l’activité ne procurait plus aucun plaisir. Les plages ensoleillées des Caraïbes y sont un environnement bien plus propice. Pour finir, le jeu réintroduit également quelques phases d’énigmes et de plateformes, même si j’aurai apprécié qu’elles fussent plus élaborées.

Black flag
Black flag

On laisse tomber l’histoire, les gars

Mais si Black flag est marrant à jouer, c’est à partir de cet épisode qu’on sent qu’Ubisoft a abandonné toute idée de tisser une histoire cohérente pour la série. Le jeu se centre bien plus sur la confrérie des pirates que sur la confrérie des assassins qui n’y jouent pratiquement aucun rôle. En fait, le personnage principal, Edward Kenway ne devient d’ailleurs jamais vraiment un assassin et ne porte le costume que par accident. Il le vole au tout début de l’aventure à un assassin mourant. S’il rencontre bien la confrérie des assassins plusieurs fois dans le jeu, ceux-ci ne l’acceptent jamais parmi les leurs et se méfient de lui jusqu’à la fin. Au cours de l’histoire, Edward Kenway ne combattra que pour lui et pour établir aux Caraïbes une république des pirates. C’est ce que je soulignais lorsque je disais au tout début que Black flag avait le cul coincé entre deux chaises : le jeu ressemble plus à un spin-off annexe à la série qu’à un épisode de l’arc principal.

Le pire, c’est qu’il m’a fallu énormément pour comprendre ça parce qu’après avoir fini Black flag, j’ai encore acheté Rogue. Et point de vue histoire, ce dernier est encore plus déconnant que son prédécesseur : le jeu laisse incarner un héros qui est apprenti assassin au début de l’histoire et templier à la fin.

Méta-gueule

Si vous vous souvenez bien, je vous avais expliqué que la série Assassin’s creed se caractérisait, entre autres, par deux niveaux d’histoire : la première étant celle des multiples héros à des époques diverses (Altaïr, Ezio, Connor, Edward) et la seconde étant la méta-histoire de Desmond Miles. Je vous avait aussi indiqué que cette méta-histoire était la seule chose qui m’avait fait finir Assassin’s creed III. L’intégralité de cette méta-histoire repose sur le fait qu’elle se déroule avant 2012 et la fameuse fin du monde à venir. Le truc, c’est qu’Ubisoft décide de continuer la série après 2012 et là, il y a un problème à résoudre : comment justifier que la fin du monde a eu lieu, ou n’a pas eu lieu, mais que l’histoire continue quand-même ? Simple : Ubisoft ne justifie pas. C’est à partir de Black flag que la méta-histoire devient n’importe quoi puisqu’elle se déroule entièrement après la fin du monde de 2012 et ça pose un gros problème dans la cohérence de toute la série. Le fait que le joueur puisse incarner Altaïr, Ezio, Connor, Edward à des époques non-contemporaines est justifié par le fait que le joueur incarne Desmond Miles qui est le descendant direct de ces quatre personnages et qui peut revivre leur vies passées grâce à une machine — l’Animus — qui permet d’explorer la mémoire génétique.

Cependant,

Je dévoile ici la fin d'AC III
Desmond Miles meurt à la fin d’Assassin’s creed III. Il est même d’ailleurs sous-entendu que c’est lui qui déclenche la fin du monde en libérant une entité maléfique. Mais qui jouons-nous entre Black flag et Rogue, alors !? Ben nous-même. Et ça, ça enlève toute la justification de ce que le joueur joue lors des 5 premiers épisodes de la série. Le pire, c’est que la méta-hisoire continue tout de même ensuite mais absolument aucune explication n’est donnée sur le fait que le monde ne s’est pas effondré sur lui-même après la mort de Desmond Miles ou sur la relation entre ce que lui a vécu et ce que le joueur vit ensuite.

 

À partir d’Assassin’s creed III, l’histoire de la série tourne au what the fuck? le plus total. Et ça, quand on est un fan de la première heure comme je le suis, ça fait mal…

Déjà 2 avis pertinents dans Assassin’s creed IV : black flag, le dernier souffle de vie

  • Il est beau. Et à chier car en effet, plus trop de trace des assassins, j’ai détesté la navigation donc j’ai dû y jouer jusqu’au premier 1/3.
    Je me suis encore éclaté avec le dernier multi dispo dans la série, aussi beau, aussi prenant.
    Je ne savais pas que Desmond était mort lol
    A noter qu’il y a du spin-off intéressant, l’épisode où l’on joue un esclave est sympa, idem pour le court épisode où l’on joue une femme, qui m’ont plus marqué.

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