Le temps de la qualité

Ce matin j’ai fait beaucoup de choses depuis 03h45 l’heure à laquelle je me suis réveillé. J’ai entre autres choses survolé mes articles récents et les articles que je souhaitais écrire (plutôt les thèmes que je voulais traiter).

J’ai toujours été un grand passionné du temps, le temps qui passe, le temps qu’on a, le temps qui reste, les choix que nous faisons durant le temps qui nous est accordé. Le temps fuit, tempus fugit. Je me rends compte que j’écris des articles longs, recherchés, précis, chronophages. J’ai écrit ici toutes mes réflexions sur la qualité et la quantité, la confiance, la nécessité de ralentir et de partager.

Et maintenant ? Maintenant c’est la course à l’armement. Hier a été votée et approuvée la loi sur le renseignement comme on s’y attendait. J’ai été énervé puis j’ai lu Augier et Damien encore plus énervés que moi. Chacun choisit sa voix et comment il va utiliser son temps. La colère a très vite fait place à la réflexion chez moi.

Où en sommes-nous ? Où j’en suis ?

Je vais prendre le temps de faire de la qualité c’est-à-dire :

  • L’urgence de ralentir, réfléchir à ce que je digère de l’information et son traitement, mes actes et mes futures actions (notamment articles mais aussi discussions).
  • Prendre tout le temps qu’il faut pour être satisfait d’un de mes articles, ne plus céder aux sirènes de l’actualité (ce qui est très difficile en tant que blogueur), ne pas réagir/participer aux débats stériles, pondre des articles qui soient les plus complets et précis possibles car aujourd’hui en 2015 un contenu utile puis partagé et apprécié est un contenu avec du fond, une analyse, une réflexion. Les articles sans fond de l’actualité sont aussi vite lus qu’oubliés.
  • Accepter la défaite d’hier, la comprendre, les temps changent. Hier j’étais dans la salle d’attente du gynécologue et je suis tombé sur quelques paroles de Will Self (un auteur anglais) dans un Télérama : « Le Web est en train de changer très profondément la notion d’individu. Le fait d’accepter d’être sous surveillance permanente montre qu’une nouvelle conception de l’identité voit le jour. Le besoin d’être en contact permanent avec le groupe, en mettant beaucoup moins l’accent sur l’attachement romantique à une seule personne… Une nouvelle façon d’être apparaît, à l’état d’embryon. On me demande souvent pourquoi je ne porte pas de jugement moral sur cette évolution. C’est pathétique de condamner le cours des choses. On n’arrête pas le futur ». Je suis très loin d’avoir goûté et apprécié ses idées mais l’idée est là, la gifle. Nos sociétés, nos concitoyens acceptent que la vie privée soit réduit à un sujet superflu sur lequel on peut transiger. C’est être trop réducteur que de montrer du doigt les députés ayant votés la loi sur le renseignement, c’est l’évolution de nos sociétés, des mœurs, la sécurité prime sur tout le reste ou presque.
  • Je vais nouer des alliances car il n’y a aucun intérêt à rester dans son pré carré, dans sa zone de confort. Il faut se regrouper, s’entraider, se faire bousculer par l’avis de l’autre. Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. On a chacun des qualités qui peuvent aider l’autre et bien que nous ayons des objectifs et thèmes différents nous partageons souvent les mêmes valeurs, besoins, outils.
  • J’ai déjà réfléchi dans Et maintenant ? à ce que je voulais mais surtout pouvais faire. Je ne vais pas perdre de temps sur ce que je ne sais pas faire. Je suis un armurier, je sais présenter les outils, expliquer comment les installer et les utiliser, donner des idées ou les partager (je pense notamment au Journal du Pirate).
  • Tout a changé pour moi hier. La ligne jaune a été dépassée. Je ne me reconnais plus dans cette démocratie, je pense qu’il faut la réinventer, la reconquérir. Les services présentés dans l’article précédent sont ma réponse « engagée » vers une nouvelle démocratie. J’abandonne toute idée que la démocratie actuelle puisse être sauvée et même qu’il y ait un intérêt à le faire, ce modèle est dépassée, je ne perdrais donc plus de temps à la critiquer.
  • Aucune résignation, c’est une perte de temps, de motivation, de l’objectif. Je suis attaché à la vie privée, aux logiciels libres, à une nouvelle démocratie, nul besoin de me convaincre. Même si c’est inutile, vain, chronophage si on ne lutte pas pour ses idées alors qui suis-je, quelles sont mes valeurs, quelles responsabilités j’aurai pris dans ce monde ? « Voilà pourquoi je conseille à mes étudiants de ne pas écouter quelqu’un qui leur dit qu’il n’est jamais trop tard. Il est toujours trop tard, mais il faut essayer quand même. », je vous conseille de lire ce long article partagé par Christophe Gallaire.
  • Le monde est fait de rencontres oui et il est temps d’aller à la rencontre du monde.

 

Et vous maintenant qu’allez-vous faire ?

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