Facebook, le site qui ne vendait rien

Il est des sujets dont on se lasse jamais : celui qui m’intéresse particulièrement dans ce billet, c’est le meilleur réseau social du monde, Facebook.

Le meilleur parce que c’est le plus gros, le plus utilisé, avec le plus grand nombre d’utilisateurs et le plus d’argent généré soit 2,2 milliards d’utilisateurs, 40 milliards de chiffres d’affaires et 15 milliards de bénéfices. Il est souvent difficile de projeter une réalité physique sur de tels chiffres et de donner corps à une valeur numérique.

Essayons avec d’autres exemples de même nature.

Prenons l’entreprise Renault : 58 milliards de chiffres d’affaires, résultats net de 5 milliards. Ça doit faire beaucoup de voitures vendues.

Essayons avec La Société Générale : 23 milliards de chiffres d’affaires, 3.4 milliards de résultats nets. On imagine le grand nombre d’agences bancaires partout sur le territoire, celles que nous croisons dans notre quotidien, dans nos villes. On peut facilement imaginer le grand nombre d’employés nécessaires.

Et pour terminer, l’entreprise Carrefour : 78 milliards de chiffres d’affaires, 2 milliards de résultats nets. Là, c’est encore plus facile à visualiser : des magasins, des hypers, des city markets. Des vendeurs, des caissières, de la logistique, des entrepôts… Bref, nous avons une image de tout cela, une représentation physique de l’activité.

Mais au fait, que vend Facebook ? Que propose Facebook pour générer 40 milliards de chiffres d’affaires ?

Du côté utilisateurs grand public, il n’y a nul part les offres et prestations que Facebook vend ou facture. Sur le site lui-même, pas de rubrique « Prix » ou « Grille des tarifs ». Rien.

Et pourtant Facebook vend : pour 40 milliards de publicité, 100% de son activité, c’est vendre de la pub à partir des données intimes de ses utilisateurs. Vos rêves, vos envies, vos amitiés, vos goûts, tout cela sera converti en publicité virtuelle à cliquer.

Imaginons maintenant ces 40 milliards de publicité dans la vie réelle, « IRL » : pour un tel volume, il faudrait imaginer passer 8h par jour devant la télévision à regarder passer des publicités, à vider notre boite aux lettres pleine à ras bord de prospectus tous les matins ou à évoluer dans une ville où les murs, les trottoirs et les routes seraient recouverts de publicité.

Les utilisateurs fournissent la matière première – vie privée, photos, goûts personnels et intimes- pour ensuite mieux permettre à la société commerciale Facebook de nous accrocher, de nous attirer et de nous voler notre attention en offrant des milliers d’opportunités commerciales à ses clients, les annonceurs.

Qui peut s’imaginer devoir claquer la porte au nez de son domicile à des vendeurs insistants se présentant toutes les deux minutes, toute au long de la journée ? Ca, c’est la démarche commerciale Facebook. Plus la peine de coller un autocollant « Stop Pub » sur sa boite aux lettres tout en ayant un compte Facebook actif…

En plus d’être un magasin mondial de données privées, Facebook est également un piètre acteur commercial : il ment à ses annonceurs sur ses statistiques de visionnage. Ca, c’est pour le dernier exemple de la semaine. En fait, il n’y a pas un jour sans mauvaises pratiques pour cette entreprise, Facebook est devenu la démonstration de ce qu’il ne faut pas faire en terme de gouvernance et de comportement envers ses propres utilisateurs. Et pourtant, 2,2 milliards sont inscrits et 1,4 actifs l’utilisent quotidiennement.

Cela fait quelques années que je collectionne les articles de presse concernant Facebook : oui, tout le monde utilise ce service. Oui, c’est très pratique pour rester en contact avec le club de poney ou les copains à l’étranger mais quel prix éthique, humain et politique à payer ! Il suffit de lire, voir et entendre les effets dévastateurs dans le monde pour se rendre compte du réel coût, ce fameux coût caché que Facebook ne paie pas et nous inflige, les utilisateurs et les non-utilisateurs également.

Et si ce terrible coût caché était un chiffre, pas sur que Facebook soit bénéficiaire à la fin de l’année financière.

  • Damien

Ci-dessous, une liste d’articles captés ces dernières années sur le réseau social (merci Evernote !), ses scandales, ses effets négatifs « à la Black Mirror » et les interrogations qu’il soulève toujours et encore sur son influence sur nos vies et la société en général.

 

Déjà 3 avis pertinents dans Facebook, le site qui ne vendait rien

  • toto
    Je me suis contenté de rester dans les années 2000 : pas de Facebook, ni d’instagram ni rien d’autre. J’ai une porte avec une sonnette, mes amis savent oû c’est.
    Le mail et le téléphone fixe font tout bien. Le portable j’y touche pas, c’est pour ma moitié.
    Alors ? Ben ça baigne !
    Sauf un truc : si je me pointe aux U.S.A ils vont pas me croire aux service de contrôles à l’entrée du territoire, que j’ai rien …
  • Facebook va surtout commencer à manger son pain noir, je peux en parler à mon échelle. Jusqu’à maintenant le lycée faisait de la publicité sur Facebook pour faire venir les jeunes et leurs familles, montrer qu’on existe. Aujourd’hui va se poser la question de l’utilité, est-ce que ça vaut le coup quand on sait que les jeunes sont de moins en moins présents et les bloqueurs de pubs de plus en plus nombreux. Je n’ai pas encore tranché, je vais voir avec mon chef d’établissement.
  • nzo
    Je n’ai jamais eu de compte sur aucun réseau social…Même si c’est mal vu professionnellement, comme cela vient de personnes qui font 12 fautes d’orthographes par e-mail, ça ne me dérange pas plus que cela ;)

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