Conseil à une jeune développeuse ou un jeune développeur

Le camarade Enguerran a écrit, il y a deux jour un article Conseil à un jeune développeur. Voici la problématique du billet :

Quel conseil donneriez-vous à un jeune développeur débutant comme moi ? Quelque chose que vous auriez aimé savoir quand vous aviez mon âge ?

Alors je sais ce que tu vas me dire, singulière personne lisant ce blog :

Dis, tu te permets de donner des conseils à une jeune développeur avec tes à peine 5 années de carrière ? T’as pas un peu chopé le melon !?

Alors — premièrement — tu te calmes — et deuxièmement — y’a pas de deuxièmement.

Donc mon conseil serait : prends garde à ton employeur.

Le monde du travail est un monde de requins. Rares sont les entreprises qui n’essaieront pas de te la mettre profond. Les SS2I en tête de peloton. Sache que — si tu travailles pour une telle entreprise — lorsque tu recevra ta première fiche de paie, tu pourras multiplier le montant en bas de la feuille par 3, 4, voire 5 pour connaître le prix que tu es facturé et la marge que l’entreprise se prend sur ton dos. Bien sûr, ce chiffre est secret. Mais c’est un secret de polichinelle. Ça te donnera un argument de négociation pour ta réévaluation de salaire après ta première année de carrière.

Les entreprises qui t’embaucheront tenteront, la plupart du temps de trouver tous les prétextes pour tirer ton salaire vers le bas : tu es junior, ton expérience d’apprenti.e compte pas — mais on est quand-même bien heureux d’exploiter ce que tu y as appris ! — tu habites en région où la vie est moins chère, bla bla bla… La salaire est le paiement de la location de ta force de travail à l’entreprise durant un temps déterminé. Cette location n’a pas moins de valeur que tu sois à Paris ou en région : ton travail fourni est le même. Ce n’est pas ton problème si ton entreprise sous-paie tes collègues en région. À Paris, un ingénieur débutant, ça vaut 42k€ à l’année. Point. Y’a rien à négocier. Alors en région, ça devrait être pareil.

Sache que l’entreprise cherchera souvent tous les moyens possibles pour que tu produises plus de valeur économique pour le même salaire. Sache qu’en termes marxistes, cela s’appelle de l’exploitation. N’accepte jamais, à aucun moment et sous aucun prétexte, de produire plus de travail que ce que tu es payé pour fournir. Si tu te rends compte, au bout de 2 mois dans l’entreprise, que la norme, ici, c’est de travailler 10h par jour et que tu es regardé de travers quand tu pars à 17h ou que tu arrives à 10h : démissionne. Sans concession. Ta vie personnelle n’est pas négociable. L’entreprise n’est pas ta famille. Le PDG n’est pas ton ami. Personne ne t’accordera jamais de faveur en échange des 50h par semaines que tu accorderas parce que si tu arrêtes de n’accepter qu’exceptionnellement, alors tout le monde trouvera ça normal de ta part.

Tu pourra entendre, de la part de ton supérieur hiérarchique — et particulièrement si tu es en SS2I et que c’est un commercial ! — reproches et culpabilisations lorsque tu n’est pas assez conciliant. On essaiera de te faire croire que tu as de la chance, qu’on t’a tendu la main et que tu devrais être reconnaissant de travailler ici. Si tu travailles pour une boîte qui fait du logiciel libre, on pourra même te dire que travailler pour faire du logiciel libre est une rétribution en soi et que peu ont ce privilège. Si, un jour, l’on te tient ce genre de discours, sache que ton emploi n’est pas ta passion. Tu travailles dans un temps donné dans une situation de subordination. Si les contraintes viennent de qui que ce soit d’autre que toi-même, alors ce n’est plus une passion. Un emploi est un contrat commercial. C’est du business. N’aies jamais de remords. Ne te sens jamais coupable. La seule chose qui devrait compter pour toi, c’est la fièreté d’accomplir ton travail consciencieusement dans le cadre de l’exécution de ce contrat. La reste n’est pas un argument. Ne te sens jamais redevable envers une entreprise. Si une autre t’offre mieux, te paie plus cher, ou te propose de meilleures conditions, pars. Sans regarder en arrière. Le travail est un marché. La force de travail s’y négocie. Les entreprises doivent comprendre la loi de l’offre et de la demande. Ça n’est que du business.

Pense toujours à toi, à ta santé, à tes désirs, à ton confort, avant de penser à l’entreprise. Tu ne lui dois rien de plus que ta force de travail dans un temps donné, dans le strict respect du code du travail et contre un salaire juste.

Mais voici un dernier conseil : toutes les entreprises ne sont pas mauvaises. Il y a des entreprises dans lesquelles il fait bon travailler. Il y a des entreprises qui respectent le code du travail et l’être humain qui opère la machine. Il peut aussi arriver qu’une entreprise dans laquelle il fait bon travailler devienne un cauchemard à l’occasion d’une restructuration, d’un rachat ou d’un changement de supérieur hiérarchique. Reste toujours vigilant.e. En cas de pépin, ne sois pas fort.e dans ton coin. Soyez fort.e.s à plusieurs. Les syndicats sont aussi là pour ça.

Parce que ta vie, ta santé et ton bonheur ne sont pas négociables.

Déjà 26 avis pertinents dans Conseil à une jeune développeuse ou un jeune développeur

  • donpe
    Tout à fait d’accord, ça fait plaisir à lire. Pour être passé chez les marchands de viande, je ne peux qu’acquiescer.
    Et puis aussi : non tu ne « vends » pas, par contre tu peux louer ton temps de cerveau.
  • XataZ
    Je suis globalement d’accord, mais pourquoi un conseil que pour les développeur(se)s, et non pour l’informatique en règle général (c’est surtout que je me sens toujours laisser ces derniers temps, j’ai l’impression que l’informatique se résume au développement ^^, bref), voir même pour le monde du travail en général.

    Par contre, pour moi, ce sont des erreurs que j’ai faites, et qu’il faut faire justement, cela permets de grandir, et de justement ne plus se faire avoir.

    J’ai commencer dans une petite SS2I (la particularité, c’était que j’avais qu’un BAC), qui m’a bien enc*** (principalement des promesses jamais tenu), mais cette expérience m’a fait grandir. Ensuite je suis rentré dans une autre SS2I, qui était beaucoup plus grosse, et la aussi je me suis fais bai*** (des objectifs inatteignable, vendu quasiment 10 fois mon brut etc …). Par la suite, la simple mise en ligne de mon CV, m’a permis d’avoir beaucoup de boite qui m’ont proposer des postes, mais ayant eu ces expériences, j’ai pu sentir les arnaques, et en à peine 2 mois, j’ai refusé une 10ène de postes, et fini par en accepter une, dans un SS2I. Comme quoi les SS2I ne sont pas toutes les mêmes.

    Autrement pour ce qui est de ton prix de vente, c’est tout à fait normal d’être vendu 3 à 4 fois ton salaire (au dessus, c’est du vol, du client et/ou du salarié), car déjà, multiplie ton brut par 2, c’est ce que tu coûtes à ton employeur, ensuite faut payer les non productif (terme que j’emploie de manière non négative pour les RHs, assistant(e)s etc …, ceux qui sont bien souvent indispensable, mais qui ne produisent rien), puis faut payer les locaux, les commissions du commercial (ba oui, c’est lui qui te trouve ta mission) et d’autres frais annexes (charges, impôts etc …). Et si les SS2I existent, c’est parce que les clients ne veulent pas augmenter leur charges salariales, quitte à payer plus cher (en moyenne 2x plus) que s’ils avaient à recruter un salarié.

    En fait ce problème est présent partout, pourquoi ton paquet de gâteaux est vendu 10 fois plus cher que son coût de production, c’est la même, mais sur un autre niveau.

    Je ne fais pas l’apologie des SS2I, il y a des mauvaises, des très mauvaises, comme des bonnes et très bonnes, on peux avoir la même choses dans une startup, ou dans un groupe en interne. Faut juste se mettre dans la tête qu’il faut bien commencer quelques part, et qu’il vaut mieux se faire bai*** au début de sa carrière, plutôt qu’en fin.

  • XataZ
    Je me suis certainement très mal exprimé.

    Pour ce qui est du coût, parlons plutôt d’investissement, un employeur investit dans un employer, espérant pouvoir en tiré du bénéfice sur sa production, donc son investissement est d’environ 2 fois ton brut (un peu moins effectivement), donc s’il te « vend/loue » (enfin ta connaissance) 3 fois ton salaire brut, il n’a une rentabilité « que » de 1,5 (ce qui est mon cas personnellement). Et c’est normal pour une entreprise de faire des bénéfices, c’est son but.
    Après y’a une complexité qui peux se rajouter, comme dans mon ancienne boite, un mec payer trop cher, qu’il « coûtait » réellement de l’argent, donc malheureusement, faut répercuté sur les autres, pour que le service soit rentable. (C’est injuste, je te l’accorde).

    Pour ce qui est des RHs, et ou assistant(e)s, je ne dénigre en aucun cas leur travail, j’ai certainement mal exprimer ma pensé, et bien évidemment qu’ils ont leur valeur ajouté à la croissance d’une entreprise. C’est que dans les SS2I, celui qui rapporte de l’argent, c’est le tech, l’ingé (ou autre) qui est vendu, et à l’inverse, le tech/ingé qui rapporte beaucoup d’argent, n’apporte pas forcément de valeur. La valeur et l’argent sont selon moi, deux choses totalement différentes.

    Le terme « baisé » n’est peu être pas le mieux choisi, disons plutôt « faire une erreur », et franchement, je suis vraiment content d’avoir fait les erreurs que j’ai faites dans mes anciens taf, ils m’ont appris à ne plus faire ces erreurs, et maintenant, quand j’ai un entretien, j’ose dire merde, car je sais vraiment de quoi je parle lors d’un recrutement ou d’un entretien pour une augmentation, je peux argumenter mon choix de démission, de mes exigences, de mes besoins etc … C’est comme avec un gamin, faut les laisser faire des conneries, et apprendre de ces conneries, et personnellement, je n’aurais pas aimé qu’on m’empêche de les faire, car c’est elle qui ont fait ce que je suis professionnellement parlant.

  • sylvain94
    Je suis toujours surpris par cette vision de la dualité patron/employé puisqu’à la finale on ne parle que de ça… et d’argent. Pour ma part, j’ai une vision très différente des choses puisque mon métier est clairement une de mes passions. Cette vision de la vie est une vision, il y en a d’autres donc, car oui on vie dans un pays libre et on a la chance d’avoir le choix (et cela n’a pas de prix). Il y a des gens, et j’en ai fait parti, qui ont galéré après leur études simplement parce qu’il n’avait pas le bon diplôme. On n’a pas d’expérience, pas le bon diplôme, on galère comme beaucoup de jeunes… Alors quand on trouve, on est heureux parce que l’on entre dans la vie active et que l’on peut faire des projets. Parfois, on apprend que notre patron gagne de l’argent sur nous, je vous dirais que c’est tant mieux. Nombreux sont ceux où des boites ne gagnent rien voire perdent de l’argent et croyez moi, il vaut mieux pas être employé parce que dans ces cas, quelle augmentation peut on espérer et quel avenir ? Après avoir passé un nombre incalculable d’heures supp non payés, je suis devenu ingénieur en poste, puis diplômé en cours du soir car je ne m’arrête jamais. Je note plusieurs points : oui c’est facile de faire le malin à être ingénieur mais un diplôme ne fait pas l’homme. Le travail c’est beau, et le travail paie toujours. Cependant il y a des choix de vie et on a le droit de privilégier sa vie privée à sa vie professionnel (c’est juste aussi simple que ça). Pour le poste d’ingénieur, je trouve ça toujours surprenant de voir des gens qui ne parlent que de contraintes car c’est un boulot magnifique. Un poste d’ingénieur ça se créé et ça ne se subit pas, ça demande de la flexibilité des 2 côtés et un patron n’est pas un extra-terrestre, c’est une personne à qui il faut expliquer et qui comprend. S’il ne le souhaite pas, oui il faut passer à autre chose pour que tout le monde y trouve son compte. Une personne qui se barre à 17h sur un système pas bien testé qui doit partir en production peu de temps après, c’est pas un bon ingénieur (derrière c’est 10 fois le temps gagné qui sera perdu en support). Une personne qui reste jusqu’à 17h pour pas être mal vue alors que ses projets son terminés c’est stupide. Bref, un ingénieur c’est pas une personne payé au rendement, ça n’est pas un ouvrier et c’est une énorme chance.
  • Ned
    Pour avoir commencé ma carrière dans un cadre où mon emploi ETAIT ma passion (Cryo pour la nommer), je ne peux qu’approuver tout ce qui est écrit dans cet article.
    Et j’irais même un peu plus loin : c’est en apprenant à dire « non », à refuser les tentatives insidieuses d’abus (quitte à expliquer la raison de son refus, sans passion), qu’on gagne le respect de ceux-là même qui essaient d’abuser.
  • Si je suis globalement d’accord, j’ai un peu plus de mal avec ces histoires d’horaires.
    Certes, la conscience professionnelle fait que régulièrement, on préfère rendre un travail propre quitte à finir plus tard. Mais il faut bien voir qu’en général, le boss ne laissera pas partir plus tôt le dev, ingé ou pas, qui a terminé son travail pour la journée.

    Sauf que quand les heures sups ne sont pas rémunérées, pas même rendues sous forme de RTT… Bah y a un moment ça gonfle. On a un contrat qui stipule qu’on doit faire X heures, on les fait, ni plus ni moins. Quand tu fais construire ta maison, je doute que le maçon reste jusqu’à 22/23h pour finir ton alcôve. Il repasse le lendemain, et tu ne peux pas lui repprocher, ce sont les termes définis dans le contrat.

    Ajouté à ça qu’il n’est pas rare que je passe 2h le soir pour des bricoles, bricoles qui auraient certainement pu être corrigées en quelques minutes le lendemain matin, l’esprit clair.

    Donc non, un ingé qui part à l’heure alors qu’il reste du travail n’est pas un mauvais ingé. C’est quelqu’un qui a parfaitent compris que sa force de travail est exploitée de X à Y heures selon des termes définis dans un contrat et qu’autour, c’est son temps libre.

    Il existe toujours les contrats « au jour » si nécessaire. Mais ça me paraît difficile de reprocher à qui que ce soit de faire ses heures et pas plus.

  • Grime
    Salut,

    Déjà pour le titre, effectivement pourquoi uniquement développeur ? Il y a d’autres métiers comme adminsys ou « devops » pour les plus jeunes.
    Tu dis que tu as repris le titre, mais pourtant tu as rajouté le métier au féminin, alors pourquoi faire les choses pour un type de catégorie et pas pour les autres ?
    Que je sache tu es soit un homme, soit une femme, soit non-binaire, je ne vois donc pas comment tu peux prétendre de ne pas pouvoir inclure certaines catégories alors que tu laisses sous-entendre en connaître d’autres. Or tu ne peux pas plus connaître ces catégories, puisque tu n’en fais pas partie. Bref ton argument de ne pas connaître les autres métiers ne tient pas.
    D’ailleurs, il manque un qualificatif pour les non-binaires, serais-tu non-binairophobe ? Ta vision des métiers est-elle réduite/assimilée à une représentation hétéronormée des relations adultes ?
    En tout cas en tant qu’adminsys/devops je me sens offensé de ne pas être représenté.

    Pour la partie travail, je trouve l’article un peu trop maladroit. Il est vrai que le monde du travail est un monde fortement composé de requin, mais ce n’est pas une généralité. Imaginez que l’on parle d’arabes, tout de suite ça choque plus ;), alors pourquoi faire pareil ? J’ajouterai même qu’en suivant les propos de l’auteur, il faudrait donc se méfier de lui aussi. Derrière les noms de métiers, il faut bien comprendre qu’il y a des personnes, pas des machines.
    Quant aux ESN (SSII c’est pour avant 2013, à ranger dans le même tiroir que le Bac section B), la mienne est largement plus généreuse que mon ancienne boîte non-ESN (salaire, avantages, ambiance), mais bon les généralités ça n’a pas de prix.

  • Guillaume
    Une façon (simple… enfin, c’est pas non plus si simple sinon ça se saurait) de résoudre tous ces problèmes est de créer ou de rejoindre une SCOP. Ainsi, le résultat de l’entreprise généré par la marge réalisée sur ton travail… te revient de droit (du moins 25 % du résultat au minimum est partagé entre tous les salariés… et en moyenne dans les SCOP c’est 45 %). Par ailleurs, si ton boss est vraiment un tyran, tu le révoques et tu en élis un autre. Et de façon plus générale, lorsque cela fonctionne bien, on se soucie de ton avis dans la conduite des affaires de l’entreprise, et dans la définition de sa stratégie. Il existe déjà un certain nombre de SSII (et autres entreprises de l’informatique) sous statut SCOP.
  • Bonjour,

    Bien d’accord avec l’ensemble de l’article !
    En fin de compte, cet article peut s’appliquer à la plupart des métiers (pour ne pas dire tous) :)

    Au passage, j’ai vu une petite faute ici: tu n’est pas assez conciliant > Tu n’es pas assez etc…

    Bonne continuation.

  • John
    Très juste. Et oui, certaines choses sont inestimables, notamment la santé et le bien-être au travail qui doivent passer avant tout le reste.
  • Mickael
    Je suis en profond désaccord avec cet article.

    Après mon entrée en société de service, je n’ai pas hésité à montrer ma motivation, à bosser davantage que le temps contractuel, et me démarquer des autres.

    D’un part, j’ai beaucoup appris techniquement de cet investissement dans les projets ou dans ma veille technologique.
    D’autre part, j’étais un des seuls à être augmenté dans l’agence, avec une augmentation annuelle comprise entre 6% et 10%.

    Et au bout de 4 ans, fort de ma réputation, j’ai été recruté les yeux fermés par un client final qui m’intéressait. Ce qui a considérablement amélioré ma situation aujourd’hui : beaucoup moins de pression, beaucoup plus de congés, meilleur salaire, etc. Ca m’apporte une qualité de vie, qui est juste inestimable sur le long terme.

    A lire un article comme celui-ci, qui pousse les jeunes à être des « mercenaires » (je prend ce qui à prendre, je fais le strict minimum, …) au travail, notamment en société de service, j’aurais tendance à conseiller à ces mêmes jeunes de prendre vos distances de ce type d’article.

    Qu’il faille protéger sa santé d’accord bien évidemment. Mais faire le strict minimum, ça va rapidement vous tailler une réputation, ça va vous priver d’opportunité en interne comme en cas de changement de boite (surtout dans une même ville, les clients finaux et les sociétés de services se connaissent très bien), vous allez monter en compétences beaucoup plus lentement..

    N’oubliez pas que le travail paie toujours ! Il ne s’agit pas de se faire bais* en début de carrière mais simplement d’être un minimum stratégique pour préparer toute la suite de sa carrière. A titre d’exemple, je m’en fiche de gagner temporairement un peu moins, ou de travailler un peu plus.. si je sais derrière que ma réputation me permettre de meilleures opportunités..

    A bon entendeur..

  • Mickael
    Je ne partage toujours pas ton analyse.

    Comme dans ton article initial, je trouve que tu es dans l’excès dans ta façon de t’exprimer.
    Personne n’a parlé de se faire exploiter, ou d’être un larbin, simplement d’être un minimum stratégique pour obtenir sa place au soleil.
    Et, au passage, je ne t’ai pas manqué de respect à ce que je sache.

    Avec un tel discours, c’est dommage, car tu pousses surtout indirectement les jeunes, non pas à se faire exploiter, mais à se faire littéralement bais* toute leur vie avec un salaire de misère, et 0.5% d’augmentation par an en société de service ! Je m’explique.

    Que le travail ne paie pas toujours, que les stratégies ne fonctionnent pas toujours, difficile d’en être sûr. En particulier sans prendre la peine de les tester, pour qui lit ton article dont les arguments vont dans un seul sens, sans le moindre le recul sur les conséquences.

    Mais ce dont je suis sûr, c’est que les profils qui sont des mercenaires en société de service, ils sont dans le viseur rapidement, et ce sont ceux à qui on propose aucune opportunité décente, aucune augmentation, aucune responsabilité, à qui aucun client final ne proposera jamais rien .. Tu parlais de la cinquantaine, et bien ce sont justement les mêmes qu’on retrouve encore en société de service à 40 ou 50 ans, avec toujours le même salaire, et des augmentations chaque année qui tendent vers 0..

    Pour ta dernière phrase, tu dois être à court d’arguments pour me sortir ça, elle n’a aucun sens. Comme je te l’ai expliqué je suis chez un client final. Pas de concurrence avec des jeunes qui sont quasiment tous en société de service d’une part, et d’autre part moins de risque qu’on se débarrasse de moi, même vieux, via une clause de mobilité d’une ESN..

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