Architecte

Linux et le Libre marchent extrêmement bien pour moi jusqu’à maintenant, aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. Tous les serveurs du boulot sont sur Debian, nous utilisons rsync, ssh, bash, python, rsyslog, dnsdist, chrony, haproxy, apache2, php, postgresql, mariadb, systemd…

Chaque projet a apporté sa pierre à l’édifice pour former un tout. Mais il manque la cohérence, le fil conducteur qui lie toutes les briques entre elles. Nous n’avons pas ça sur Linux et dans le Libre. Microsoft et Apple peuvent fournir une expérience utilisateur cohérente, continue parce que tout le système est pensé comme un tout.

Ce « détail » condamne Linux et le Libre à ne jamais rivaliser avec des systèmes d’exploitation « grand public ». Mettre une brique à côté d’une autre n’a jamais permis de construire une maison, c’est la vision de l’architecte qui permet de la construire. Il faudrait une gouvernance qui donne une direction à tous les projets de logiciels libres. Impossible même s’il existe des fils conducteurs : Le principe KISS, les licences, le noyau, les distributions, des communautés…

Linux et le Libre possèdent en eux-mêmes leurs propres limites, comment concilier liberté et unité pour former un tout cohérent ?

L’utilisateur est le liant, l’architecte qui forme un tout cohérent avec les briques à sa disposition. Cette construction est peut-être le travail d’une vie et ce n’est certainement pas une bonne chose mais celui qui construit de ses mains pourra connaître l’immense félicité de bâtir son propre foyer.

Déjà 24 avis pertinents dans Architecte

  • Effectivement le libre en général semble manquer de cohérence puisqu’il s’agit d’un patchwork de briques logicielles. C’est intrinsèque aux logiciels libres, ce qui fait à la fois ses forces et ses faiblesse, question de point de vue.

    Tu oublies quelque chose d’essentiel, à savoir de parler des distributions GNU/Linux (c’était probablement sous-entendu ceci dit). C’est au niveau des distributions que tu peux pousser à de la cohérence. D’ailleurs, une distribution n’est-elle pas simplement un ensemble cohérent de paquets logiciels ? Alors oui, tout n’est pas parfait loin de là et la cohérence des paquet n’est pas tout à fait la cohérence dans l’expérience utilisateur mais je pense que c’est là qu’il faut agir, si tant est qu’il faille agir.

    Par contre tu parles de gouvernance globale. Ça, c’est fondamentalement à l’opposé de ce qui pousse bon nombre d’utilisateurs vers le libre. Les environnements propriétaires d’Apple et de Microsoft sont effectivement pensés comme un tout mais l’effet de bord, c’est qu’ils sont fermés. Imagine juste un instant que ces systèmes soient complètement ouverts. Il ne faudra pas longtemps pour que plusieurs forks ne naissent et que des solutions concurrentes et potentiellement partiellement incompatibles ne se tirent la bourre.

    C’est pour ça que l’approche consistant à laisser ce travail aux distributions me semble être le bon compromis entre bordel monstre et boîte noire.

  • Et tant mieux quand on voit ce que donne les systèmes d’exploitation grand public: uniforme, cloisonné, enfermant l’utilisateur au maximum, espionnage de ses utilisateurs, définition d’un besoin unique pour un consommateur unique. Grand bien nous fasse de toujours échapper à ça.
  • anatole M
    « Microsoft et Apple peuvent fournir une expérience utilisateur cohérente, continue parce que tout le système est pensé comme un tout », je pense que la force de Linux justement c’est de ne pas faire un « tout », le jour où un brique vient à céder ce n’est pas « tout » l’immeuble qui s’écroule, mais c’est ma vision personnelle qui n’engage que moi et puis je fais confiance aux apprentis maçons :)
    A pluche.
  • #auto-construction ! J’aime bien ce parallèle ! Et je préfère de loin des maisons/configs originales que des lotissements/windows… Évidemment ça nécessite de l’accompagnement, de l’entraide, de l’échange de savoir.
  • toto
    On commence souvent par Window’s ou Apple avant de se servir d’une distribution linuxienne. La comparaison n’est pas raison.
    Quand Ubuntu a tenté de créer un écosystème pour smart-phones et tablettes on a tous vu comment ça s’est terminé.
    Ce n’est pas l’offre, mais la demande qui n’existe pas.
  • Comment concilier liberté et unité pour former un tout cohérent ? En fournissant une guideline technique de fond. Concernant Linux, c’est ce qui s’est passé avec la base UNIX. Tous les utilitaires de base ont su se soumettre à certaines contraintes de base. C’est ça qui manque à haut niveau : des API communes. Par exemple ça manque beaucoup sur l’interface utilisateur. C’est édifiant quand on compare avec un autre projet libre qui est HaikuOS (dérivé libre de BeOS, non linux donc), où ils ont réussi ça : tout est cohérent parce que c’est pensé comme un tout pour l’informatique personnelle (donc pas un OS pour les serveurs ni les téléphones ni les grille-pains connectés). Tant que Linux n’apportera pas cette cohérence solide c’est évident que la fameuse « année du bureau linux » n’est pas prête d’arriver.
  • G
    Bonjour,
    Si vous utilisez un « Environnement de bureau » comme KDE ou encore XFCE ou même Enlightement, vous vous rendrez compte combien il y a un tout cohérent pour de nombreux besoins, et sans les contraintes stupides de certains éditeurs de logiciels propriétaires. Et, on peut faire tourner des logiciels propriétaire sous Linux, avec des émulateurs.

    La suite LibreOffice est très bien, ainsi que Thunderbird (et les greffons enigmail et celui pour outlook), Firefox…

    Kontact reprend et étend les fonctionnalités tout en un des besoins de communications sous forme très intégrée (agenda, email, carnet d’adresse etc.).

    Essayez et vous serez conquis.

  • Yohann
    Ahh! J’en rêvais !
    Je vais tout simplement de dire, pas d’accord !

    Effectivement, si tu résonnes avec FreeBSD, Debian & co, tu n’auras jamais une expérience utilisateur digne de Windobe. Par contre, si tu te penches du coté de Centos par exemple, elle est bien présente ! Certe, Windobe et Linux (Avec interface graphique) n’ont strictement rien à voir, mais la volonté est bien présente !

    Tout dépend de ce que tu appelles « un tout cohérent ». Ce ne sera certainement pas la même réponse pour un sysadmin ou Mme Michou…

    @++

  • Pierre
    C’est vrai que Microsoft et surtout Apple ont un net avantage sur ce point car ils ont de gros moyens et ils peuvent dicter les règles afin d’imposer une cohérence, ce qui par définition n’est pas possible dans un univers libre et ouvert ou chaque projet évolue avec ses technologies propres, son niveau de compétence et à son propre rythme mais la situation n’est pas si catastrophique qu’il n’y parait : Les principaux environnements de bureaux offrent une suite logicielle assez complète et cohérente et il y a des frameworks comme Qt et GTK. Au niveau des thèmes un travail important a aussi été fait et le résultat actuel n’est pas si mauvais que ca !

    Le passage de macOS 9 à macOS X n’a-t-il pas été douloureux ?
    Au niveau Windows, le passage de windows 3.x à 95/2000 n’était pas terrible, le mélange des applications 16-bits et 32-bits était laid, et plus récemment, le mélange des nouvelles applications « metro » avec les anciennes est assez peu réussi… sous windows 8 c’était d’ailleurs bien pire amha que ce qu’on rencontre sous linux.

    Un dernier point, les applications citées sont des applications serveur et à ce niveau le manque de cohérence n’a vraiment pas d’importance.

  • Grime
    Le projet qui se rapproche le plus d’un tout cohérent est OpenBSD. À part quelques outils dont les compilateurs et certains drivers dont tout ce qui touche à la partie graphique, il y a une base cohérente et ça se ressent entre autres dans les fichiers de configuration de plusieurs services où la syntaxe est la même et surtout une documentation de qualité.

    Un tout cohérent du côté de Linux n’est pas impossible à atteindre mais ce sera difficile, il faudrait rassembler plusieurs projets autour d’une même entreprise / association / fondation, par exemple: un noyau, un init, des outils CLI, un serveur graphique, un environnement de bureau. Sachant qu’en plus, il faudrait faire travailler ensemble des personnes au tempérament assez explosif comme Linus ou Poettering, gérer les conflits de licence style BSD vs GNU, les différences de style de programmation, etc.

    Voilà bonne chance et encore je simplifie beaucoup.

  • Hello,
    Tu pourrais developper les intérêts de cela, donner des exemples parce que là je ne te suis pas vraiment. Je n’ai pas envie d’avoir une mint et Ubuntu qui m’enferment dans un mode de pensée et en même temps un produit adobe sur Apple ou pc ce n’est pas la même architecture.
  • altrlibriste
    J’attendais les commentaires pour voir ce qui n’avait pas été dit. L’essentiel ! Moi je suis vraiment fier et satisfait d’être l’architecte de mon système informarique. Et les OS libres ne trouveront leur public que chez ce genre de personnes.
    Pour ce qui est de la cohérence, celle proposée par Gnome par exemple contraint plus qu’elle ne libère et ajoute à l’incohérence globale si on veut utiliser un des outils de cet environnement.
  • alterlibriste
    Je parlais des commentaires, pas de ton article qui est volontairement succinct pour susciter des réactions.
    L’erreur de pseudo est due à mes gros doigts sur mon téléphone ;-)

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