À des années-lumière

J’ai connu le modem 56k et son bruit horrible. Je me souviens qu’avant d’avoir une connexion internet, je lisais des bouquins traitant du net. Je notais les bonnes adresses, j’étais subjugué par le territoire de jeu déjà gigantesque, l’univers des possibles. Je sauvegardais sur disquette et sur CD/DVD, j’utilisais déjà un antivirus (G DATA). C’était il y a 20 ans. Depuis j’ai progressé.

Moi j’ai progressé, toutes les familles Dupuis-Morizeau que je connais non. Toujours personne qui comprend la nécessité d’un bon antivirus sur Windows, toujours personne qui sait faire des sauvegardes correctement, toujours personne qui a un minimum d’hygiène informatique. Ils s’en foutent, ils ne comprennent pas, ils ne cherchent pas à comprendre… même pas à apprendre.

Les informaticiens, geeks, bidouilleurs, hackers, gens qui s’informent sont à des années-lumière du grand public maintenant. La masse n’a pas suivi, elle n’a rien appris alors que tout le monde sait, voit et reconnaît la place que prend le numérique dans nos vies : blockchain et crypto-monnaie, web et application, smartphone et tablette, conteneurisation et virtualisation, cloud et auto-hébergement, IA et robots, internet des objets, voitures autonomes et objets connectés, réalité virtuelle, chiffrement, données personnelles et surveillance, algorithme, bureautique…

Il faut qu’ils se noient pour comprendre qu’ils doivent apprendre à nager. On en est là.

Aujourd’hui c’est catastrophique, demain ce sera pire.


Peut-on vivre sans informatique ? Oui dans l’absolu, non en pratique parce que l’écart se creuse. Celui qui utilise l’informatique obtient de nouvelles capacités et se simplifie de nombreuses tâches. Ne pas s’y mettre, c’est se condamner à traîner derrière. C’est terrible.

Déjà 20 avis pertinents dans À des années-lumière

  • Sauf que pour l’instant la catastrophe annoncée n’arrive pas, je n’ai pas la conviction non plus que le jour où la catastrophe se produise on y soit mieux préparé. Qu’est ce qu’ils doivent se foutre de nous les survivalistes et ils auront bien raison. Quand une vraie catastrophe informatique se produira, il vaudra mieux savoir faire pousser des carottes que de savoir compiler un kernel. Car à la réflexion, à part un peu de sauvegarde, un peu de bon sens, qui y a-t-il de si fondamental en terme de sécurité informatique pour le particulier, le dernier gars qui est en bout de chaîne. Que maitrise-t-on encore vraiment ? Quand demain on nous expliquera qu’il est interdit de conduire et que c’est la voiture autonome qui est obligatoire, ce n’est pas nos dizaines d’années de maîtrise de la voiture qui changeront quelque chose, comme ceux qui luttent pour freiner l’arrivée inéluctable du linky. Qui sommes nous de plus pour donner de bons conseils, nous qui avons troqué les idéaux de liberté contre une confortable facilité, le téléphone Android dans la poche ?
  • Mes parents ont quelques bons réflexes mais a part le piratage de comptes, qu’y a-t-il de si important a perdre…peut être mon prochain sujet dans deux semaine….
    Cyrille a raison de rappeler que le vrai clash c’est l’arret des réseaux ou des énergies. Et là il faudra revenir aux origines.
    Je ne serai pas là pour le voir, je pense.

    Cf billet d’Alias…

  • Je parlais au niveau perso…pas pro et.il faudra insister sur la séparation des données.
    Donc tu as bien cité des piratages de compte, on est d’accord ;-)
    Pas sur que les michus aient du bitcoin
  • Les faits marquants sur ces dernières années, je pense le seul, c’est l’affaire cambridge analytica qui pourrait remettre en cause la campagne américaine, et encore. Et encore parce que la diffamation, les affaires qui sortent, les journalistes qui se mettent à relater tous les faits d’insécurité, la collusion entre la presse et les politiques, la manipulation de l’opinion publique a toujours existé. La différence c’est la sophistication, mais dans le fond c’est toujours la même chose, les gens ont le droit de vote, ils font n’importe quoi avec, ça a toujours existé. On leur dit que le pape vote Trump, ils le croient. Pour le reste : qu’est ce que l’affaire Snowden a changé pour monsieur et madame tout le monde qui ne savent pas qui c’est ? Rien. Les failles dans les processeurs Intel, rien non plus.

    Ils ne savent pas gérer leur mot de passe, formater leur ordinateur ce genre de choses, et bien comme des tas de gens ils se retrouvent avec un problème ils font alors appel au copain qui s’y connait ou à un professionnel. Je suppose que tu n’as pas tous les talents et que si tu as un problème tu vas faire appel à un professionnel ou à un ami qui s’y connaît. Il doit y avoir des gens qui doivent être horrifiés de voir des gens qui n’ont pas le permis, d’autres qui ne comprennent pas qu’on ne sache pas lancer une lessive, cuisiner, faire de la maçonnerie ou du jardinage. L’informatique c’est comme le reste.

    On monte l’informatique sur le sommet de la pyramide car c’est notre passion, plus ou moins notre job, ils sont nombreux à s’en passer ou ne pas s’en préoccuper tant que ça, ils ont des compétences dans des tas de domaines et on fait appel à eux pour ces compétences, moi le premier, comme ils font appel à moi. Apprendre c’est valable pour tout, seulement on ne peut pas tout apprendre, il faut parfois faire des choix.

  • Hello Cascador,

    Je suis d’accord avec Cyrille, on peut pas tous savoir. Savoir comment fonctionne un ordinateur, le réseau, le code n’est pas un savoir essentiel/indispensable aujourd’hui.

    L’exemple simple est la voiture, tu sais conduire une voiture mais tu ne sais pas pour autant la réparer. Tu connais le minimum à savoir et tu acceptes le risque de déléguer le reste. Maitriser la réparation permettra de t’économiser des centaines d’euros et du temps, c’est pareil pour l’informatique. Pareillement pour la santé, pareillement pour le bricolage etc.

    La masse comme tu dis possède des connaissances que tu n’as pas et pourrait dire la même chose de toi pour ces domaines.

    Côté professionnel, c’est différent, on parle de personnes dont c’est le métier. Ce qui signifie que tu as en théorie une meilleure gestion de ce domaine et des personnes qui savent. Si l’expertise n’est pas là, c’est au décideur qu’il faut reprocher la chose, ils choisissent d’embaucher des personnes sans les qualifications et ne les poussent pas à se former/progresser.

    Sur le fait d’apprendre, ceux qui cherchent à comprendre seront les plus débrouillards et ceux qui s’en sortiront le mieux par eux-même, les autres seront d’indépendants d’autrui et paieront (directement ou indirectement) pour avoir un service équivalent. Cela a toujours été ainsi. Chacun fait ses choix et les assument.

  • jihefge
    De mon côté, je vois très bien que les jeunes d’aujourd’hui sont passés au côté « simples utilisateurs » des technologies qui nous entourent. Et je pense que c’est dû à un mal un peu plus profond que ce que l’on entend partout : ils ne sont plus curieux.
    Moi-même, je bricole énormément, je suis un adepte du diy (pour les bonnes raisons qu’a évoquées Cyrille ; pas forcément les moyens de faire faire, et c’est même plutôt intéressant de découvrir comment fonctionnent les choses. Et quand on achète une vieille bâtisse, on est bien obligé de se former aux différents métiers du bâtiment). Mes gamins sont comme moi, ils cherchent constamment à comprendre pourquoi, comment, etc… Mais leurs copains n’ont pas du tout le même état d’esprit. Si ça marche plus, ils se tournent vers autre chose (et râlent).
    Je vais passer pour un vieux à dire ça (je m’en fous, j’assume ma trentaine bientôt finie), mais je pense que l’éducation familiale en est pour quelque chose. Si les parents stimulaient un peu leurs gamins au lieu de les laisser devant les écrans à longueur de journée (je caricature, bien sûr…), et bien on n’en serait pas là….
  • C’est fou ! Tu utilises toi un ordi la majorité du temps et donc tout le monde doit faire pareil ?
    J’ai des tonnes de majeur.e.s dans l’entourage qui n’utilise pas d’ordinateur en dehors du boulot ou presque.
    Et au boulot, c’est de la répétition d’action qu’on leur a montré.
    Le jour où mon ordi perso tombe en panne, je serais emmerdé.
    Le jour où ma voiture devient inutilisable, c’est l’échelle au-dessus.
    Je te plains, si tu en est à être dépendant de l’informatique pour la vie de tous les instants.
    Les « cryptos-virus hospitaliers » n’empêcheront pas des médecins de soigner des humains.
  • Damien Delurier

    « Voyez que ça tiendrait pas à grand chose d’avoir un lieu commun qu’on appellerait blog-libre et qui réunirait la totalité des blogueurs francophones sur un thème dédié à l’informatique et le libre »

    On ouvre un chat quelque part pour en discuter ?

  • Tous les commentaires de ce billet ont au moins un argument valable et applicable à la mesure de chacun.
    J’ajouterai cependant un lieu commun en disant que chacun voit midi à sa porte, car bien que le numérique occupe une place plus ou moins grande dans la vie de chacun, il ne regarde que celui qui en fait l’usage de se prendre en main et de décider lui-même si ses compétences sont à sa hauteur ou non. Dans le cas contraire il fera le choix ou non de se faire aider, en mettant éventuellement la main à la poche en fonction, toujours, de la personne à qui il souhaite demander de l’aide.

    Si on arbore l’étendard de la liberté, il est nécessaire de pousser le concept jusqu’au bout et donc laisser libre choix à chacun de rester dans l’ignorance et donc de patauger quitte à prendre les choses en main ensuite (cas français classique) ou bien de décider d’ouvrir les yeux sur son incompétence en la matière et pourquoi pas apprendre de ses erreurs en faisant effectivement appel à un professionnel.

    A +

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