Regrets : écriture et publication

L’article Comme un doute est le second article que je regrette d’avoir publié après Planet, quel avenir. Que je regrette d’avoir publié, pas écrit. Écrire pour soi, publier pour les autres.

J’ai écrit ces deux articles, c’est ce que je pense et il est particulièrement difficile de retranscrire correctement ce qu’on pense comme on a pu le voir sur Notre impuissance – Les mots. Je les ai écrit, rien ne me forçait à les publier. Rien. Je suis dans une démarche de partage, je les ai donc publiés.

Certaines personnes pensent qu’on publie un tel article pour le buzz, pour se faire mousser… En 2018 vous écrivez un article de blog pour faire le buzz vous ? J’ai eu plus de 600 vues sur cet article (auxquelles il faut ajouter les flux RSS), je vous invite à aller taper chat (ou n’importe quoi d’autre) dans YouTube et regarder le nombre de vues. Non en 2018 le meilleur moyen de se faire « voir » n’est pas de tenir un blog et encore moins de parler de Linux et du Libre.

Le blogueur dans les communautés du Libre a bizarrement le rôle du con. Il doit parler technique… le reste c’est du bavardage, inutile, stérile, une perte de temps, une division des ressources. Pour ma part ces bavardages m’ont permis de forger mes idées, d’affiner mes arguments, de trouver des personnes avec qui échanger et confronter mes réflexions.

En tant que blogueur je ne suis pas là pour vous dire des choses gentilles, des choses qui vous intéressent, des choses sur lesquelles vous êtes d’accord ni même des choses vraies. J’écris avant tout pour moi, je n’écris pas pour vous, je publie pour vous éventuellement. C’est un partage dont il s’agit, largement désintéressé. Si vous y trouvez quelque chose pour vous, ça me fait plaisir. Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité ni même de dire des choses intéressantes, c’est juste moi et mes mots.

Je vous invite à vous demander ce que vous voulez au fond : Des articles qui confortent vos idées ou des articles qui viennent les interroger ? La différence de point de vue est une chance et une richesse, il faut y être et rester ouvert.

Déjà 12 avis pertinents dans Regrets : écriture et publication

  • Wil
    Hello,

    J’avoue ne pas bien comprendre le contexte. Pourquoi le regretter maintenant ?
    Le dernier commentaire de « Comme un doute » date d’octobre je crois.
    Qu’est-ce qui fait que tu y sois revenu ?

  • Plus ou moins dans l’ordre

    – la notion de buzz avec les linuxiens, reste à moduler. On se rend compte que ce sont des communautés actives et qui réagissent et ça rejoint une partie de ton message. L’échange, la contradiction, ne pas partager les mêmes opinions c’est une possibilité, reste à savoir comment on les dit. Si on fait un gros flame, il y a de bonnes chances de faire du trafic, du commentaire. C’est d’ailleurs une problématique de l’internet, on préfère mieux voir des gens qui s’égorgent que des gens qui sont positifs ou qui font du tutoriel. Entre un billet pour dire qu’une distribution est une grosse merde et un gars qui se sera tapé 20 pages d’un tuto complet sur un thème qui n’intéresse que dix pèlerins, pas besoin d’aller chercher bien loin qui va faire du monde. En fait pas bien compliqué à comprendre, l’attrait du sang mais aussi la facilité de compréhension facilite les échanges.
    – L’argumentaire du monde me gêne. Il ne faut pas 12 millions de vues pour faire du mal à une personne ou un projet. Si on fait une recherche sur pluxml l’un des premiers articles qui sort c’est  » Pourquoi PluXML ne percera jamais  » et ça qu’on le veuille ou non pour quelqu’un qui cherche à savoir si ça vaut la peine d’utiliser ce CMS, c’est certainement quelques uns auront trouvé une réponse. L’auteur a le droit de s’exprimer, mais m’intéressant au projet je trouve ça cruel que quelqu’un de bien référencé fasse finalement la pluie et le beau temps.
    – en ce qui concerne « blogueur dans la communauté du libre » je trouve que c’est désuet. Il y a dix ans on pouvait faire douze billets par jour, philosophique ou technique. Aujourd’hui c’est plus difficile, les seuls qui survivent sont ceux qui sont dans la diversité et qui n’ont pas que pour seul fer de lance le libre. Le blogueur libre n’existe plus, le blogueur existe encore il est cuisinier ou voyageur mais plus réellement technicien qui est parti faire d’autres choses ailleurs.

    Si tu devais avoir un seul regret sur ce billet que tu as écrit il y a quasiment deux ans c’est que la situation était un peu différente, tu l’as écrit trop tôt. A l’époque ça faisait penser à la jeune pousse qui voulait pousser mamie dans les orties, place aux jeunes en quelque sorte. Et pourtant il y a deux ans tu as vu juste, le planet libre est mort, il n’a pas avancé, il n’a pas réussi à se transformer, je dirai et ça n’engage que moi, il n’a pas le courage de donner son ndd à des gens qui le feraient mieux vivre.

    Alors que j’étais un lourd détracteur du journal du hacker sur deux idéologies : la fuite des commentaires, le fait qu’on diffuse mes billets sans mon autorisation, aujourd’hui je donne raison l’avenir est au jdh. Je maintiens d’ailleurs au moins un propos, la diffusion des billets sans autorisation ou la diffusion des billets à polémique. D’ailleurs un événement dernièrement me donne raison, les billets haineux de Fred diffusés par lui-même ont irrité certains membres, la situation qui consiste à ceux que d’autres diffusent des billets plus judicieux où l’on emploie pas le mot « coui**** » à tort et à travers montre qu’une modération est importante. Pour les commentaires, je ne pense pas qu’un blog facilite les espaces d’échange, tu connais mon opinion :)

  • Salut Cascador,

    Tu m’as donc poussé à relire (sauf ce commentaire :p) d’abord tes deux articles en question. Pour le premier sur le doute, j’aurais pu l’écrire et je l’écrirai peut-être un jour sans le moindre doute, justement. Le doute fait partie de la vie et ne pas douter m’inquièterait chez quelqu’un. C’est justement ce qui amène à consolider, réfléchir, débattre. Sur planet-libre etc, je ne connais pas tout le contexte mais, par exemple, j’ai cessé de lire les flux du JDH, pour différentes raisons. Je n’en ferai pas un billet, c’est sûr, car ça tient autant à mes doutes, qu’à l’évolution du contenu, et à mes connaissances techniques ou mon intérêt pour les sujets sysadmin, purement distribs etc…

    Je m’en vais donc répondre à ta question. Tu écris pour toi, comme je le fais, même quand je fais un tutoriel. C’est l’essence du blog et la différence avec le journalisme (ce qui m’a fait perdre la foi à une époque où j’en faisais en quelque sorte ailleurs). Tu n’es pas missionné sur un sujet, tu fais ce que tu veux et tu espères intéresser. Tu peux parfois interpeler, créer la réflexion. Je le fais moi-même un peu dans mes billets du samedi. Je ne suis pas dans la recherche de buzz non plus et comme tu le dis, le meilleur moyen, ce n’est certainement pas le blog, même pour des barbus libristes. Et comme je déteste les étiquettes, je suis libre de toutes, ni blog libriste, ni blog vegan, ni blog culture, etc… la vraie liberté ? Pas sûr. Mais donc j’apprécie plus les vrais billets originaux amenant un questionnement du lecteur, des réponses développées, une remise en cause de certains acquis, enfin tu vois.

    Après, c’est sûr que tu vas me perdre sur des sujets techniques qui ne me concernent pas mais ils sont aussi nécessaires. Tu as trouvé quelque chose, senti le besoin de documenter, c’est normal. Et en même temps tu es interpelé par un sujet qui te semble aller de travers, tu en parles aussi. Quand je parlais « politique » (là aussi sans étiquette), j’étais forcément plus dans la polémique, dans la réaction à l’actualité. J’ai arrêté pour deux raisons : Recevoir des insultes de rageux, ça use. Je n’avais pas le sentiment d’avoir fait avancer les choses avec un blog ou même un compte de réseau social, quand d’autres font tous les jours ce qu’il faut pour faire avancer l’individualisme. J’ai regardé à rentrer dans l’arêne aussi mais bon, il y a d’autres choses qui n’aident pas dans la vie. Enfin bon, la question est de savoir si un article sert à quelque chose, si ton article sur le doute sert, par exemple. Pour ma part, je pense que oui, car il rappelle des vérités que beaucoup oublient, la première étant que la vie nous change.

    Je vais garder cet embryon de billet/ réponse et laisser la place aux autres, de manière à voir comment et si je participe au débat.

    A bientôt.

  • Ça tombe bien, c’est deux articles sont ceux parmi lesquels j’étais le moins d’accord et pour lesquels j’ai tenté de te faire changer d’avis, ou plutôt pointé du doigt la maladresse du propos, j’ai donc relativement réussi à t’en convaincre.

    Je suis pas mal d’accord avec Cyrille notamment sur le nombre de vue. Ce qui compte, c’est plus la proportion d’une communauté à être touché par des propos.
    Pour ce qui est du Planet-Libre, par contre, je nuancerais en disant qu’il est toujours aussi mort ou aussi vivant, puisqu’il n’a pas bougé d’un pouce (malgré nos maigres efforts) mais qu’il continue à faire le même job. Le JdH est venu comblé les trous (béants) de façon beaucoup plus active.

    Tu te trompes, je sors de ma tanière en début de mois, pas le 21, mais comme il fait encore froid, je retourne en hibernation.

    @+

  • « je pense qu’on ait d’accord » je ne sais pas si tu as un accord avec Cyrille mais là c’est plutôt être qu’avoir.

    Ps : ma réponse était moins centrée sur le libre. Après je n’ai pas jugé la maladresse des textes ou la manière dont ils m’ont touché. Je comprends donc le point de vue d’alterlibriste sur le premier en le partageant en partie.

    Mais où qu’ils sont les autres ? :-P

  • Marrant de revoir mes commentaires sur Firefox, alors que j’utilise aujourd’hui Chromium et FF 55.0.3. Ton billet sur Firefox me semble tout juste prémonitoire du grand désastre annoncé.

    Sincèrement, après les avoir relus, je ne vois ce que tu aurais à regretter de l’écriture de ces deux billets. Ils sont tout bonnement excellents.

    Tes remarques sur Planet-Libre sont justes. Un truc de « vieux cons », soucieux d’assurer leur auto-promotion ! ;+) J’y ai d’ailleurs contribué et les contraintes étaient telles que j’en fus dégagé pour tags présents dans le flux RSS, puis parce que j’avais des flux tronqués. N’étant pas près à me faire pénaliser pour duplicate-content, j’ai laissé tomber l’affaire.

    Nous sommes encore très nombreux à être libres, à ne pas monétiser nos contenus, à faire et à croire aussi au non-marchand. A défaut d’un monde à notre image, il faut essayer d’y pousser nos valeurs, chacun à sa façon, avec toutes nos différences.

  • Greg
    Bonjour,
    Je suis aussi resté bloqué sur la version FF 55.0.3 pour des problèmes de non-compatibilité avec notre vieille application métier codé il y a maintenant plus de 10 ans et non maintenue… Dois-je en vouloir à Mozilla ou plutôt à notre direction qui ne se donne pas les moyens de maintenir un minimum le code (au moins remplacer les fonctions obsolètes) ?
    Doit-on en vouloir à Mozilla d’avancer plus vite que la musique ?
    Si mes souvenirs sont bons, Firefox a gagné en popularité et détrôné IE grâce à cette volonté d’avancer plus vite que ses « concurrents », et grâce à l’adhésion des développeurs lassés de l’immobilisme de Microsoft. Et c’est ainsi que Chrome a détrôné FF à son tour (avec en plus l’appui de Google) !

    Pour en revenir à tes propos, ils sont l’aboutissement d’un questionnement et d’une réflexion très pertinente. Merci de les avoir publié, ils donnent un éclairage différent au message habituellement véhiculé sur les autres médias.

    Ta réflexion pourrait être élargie à beaucoup plus que la guerre entre navigateurs web. Je pense qu’elle est même centrale dans le monde concurrentiel où nous sommes. Un produit – quel qu’il soit – est utilisé car il répond au besoin de son utilisateur. Besoin qui peut être très hétéroclite (fonctionnalités, stabilité, esthétique, facilité, prix, ou bien d’autres critères).

  • hocco
    Ta démarche Cascador fait écho à une phrase de Montaigne que j’aime particulièrement. J’avais d’ailleurs retenu de ma première lecture « Je m’élance » au lieu de « Je m’élance » !
    La voici :
    « Je m’avance vers celui qui me contredit, qui m’instruit. » (Les Essais)

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