Contre, moins, mieux

Je viens de lire une nouvelle déclaration d’indépendance du cyberespace de Olivier Ertzscheid.

C’est un bon article mais qui m’est resté en travers de la gorge. Il est regrettable que l’on appelle toujours autant à se construire par rapport à ou en opposition à. Ce sera nécessairement une construction qui vivra, s’appuiera et évoluera en fonction de l’objet désigné.

Pointer les GAFAM du doigt, toujours en revenir à eux, c’est s’enfermer dans une logique où on désigne des ennemis mais où on occulte à tous le besoin de trouver des solutions. L’arbre qui cache la forêt. On passe énormément de temps à dénoncer, expliquer, argumenter, démontrer ce qui ne va pas chez les GAFAM. En faisant ainsi on se positionne contre eux à la fois en opposition à eux et en s’appuyant sur eux, on ne construit pas nos solutions et nos propositions, on déconstruit seulement leurs mensonges. Relire à ce sujet l’article Faire.

Un élève décide d’apprendre auprès de son maître toute sa vie pour prendre sa relève, un autre élève part faire le tour du monde pour apprendre et revenir auprès de son maître riche d’enseignements. Le premier élève se place de lui-même sur une échelle où son niveau doit égaler ou dépasser celui de son maître. Le second élève ne se construit pas par rapport à son maître, il ne va pas chercher à être meilleur que, il va seulement faire différemment et finalement être différent. Le premier a un objectif à atteindre, le second se contente d’être au monde.

Il me semble que possession et comparaison mènent à la frustration, convoitise, jalousie, colère, haine. J’ai ou j’ai pas, c’est osciller entre je suis content/heureux et je suis mécontent/malheureux. Il n’y a pas de nuance.

Le minimalisme aide clairement à s’éloigner des distractions et possessions matérielles. En vivant avec moins de choses, on apprend davantage à s’en passer, on vit mieux débarrassé de leurs contraintes et concentré sur nos besoins essentiels. Le minimalisme sert à réordonner nos priorités, à nous débarrasser de distractions qui nous font perdre de vue nos vrais objectifs et un temps précieux.

La colère et la haine désignent des ennemis en occultant le besoin de solutions, en somme elles substituent solutions par ennemis.

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