Réfugiés

Il y a des mots comme ça… on doit oublier ce que ça veut dire. Réfugiés, des gens qui cherchent un refuge, des gens qui fuient.

J’ai un couple accompagné d’un garçon d’une dizaine d’années qui survivent sur un matelas à 300m de mon boulot. Dehors. Ils ont un petit gobelet ridicule pour ramasser quelques pièces. Quand je passe à 08h00 du matin ils dorment encore parfois. Quand ils ne sont pas là, ils cachent leurs affaires et le matelas derrière des buissons pour ne pas se les faire voler. Ils sont là depuis plusieurs semaines dormant aux pieds des tours de la cité du coin et à côté de l’église. Il ne faut pas accabler Dieu d’avoir abandonné les hommes, on s’en charge très bien nous-mêmes.

Pourquoi ces personnes dorment dehors ? Est-ce que je « mérite » d’avoir un travail, un toit ? Il y a bien peu de mérite là-dedans, c’est avant tout une question de chance. Je suis né en France, j’ai tiré les bonnes cartes, j’ai le privilège d’être Français, la chance d’avoir eu un environnement propice où j’ai pu faire des études et trouver un travail.

C’est parce que je suis né en France que j’ai le droit d’y résider ? Mais je n’ai rien choisi, je n’ai rien mérité. C’est le hasard, la chance.
C’est parce que je suis né en France que j’ai le droit d’être Français ? Le droit d’être Français ou la chance d’être Français ?

Le manque d’empathie envers les réfugiés me choque. Attention ce sont des gens qui veulent travailler, qui veulent avoir une vie comme la nôtre : un boulot, un toit, de quoi manger. Ils ne sont pas venus faire la manche et toucher des aides sociales, ils ont fui pour trouver un autre endroit où vivre avec leur famille.

Dans le métro je passe devant un gros barbu qui fait la manche avec sa fille qui dort sur ses genoux. Aujourd’hui ce n’est pas suffisant de faire la manche, crever la dalle, dormir dehors, combattre le froid, ne pas parler la langue du pays « d’accueil » et avoir fait plusieurs milliers de kilomètres, il faut aussi et essentiellement faire pitié pour ramasser quelques pièces.

Déjà 4 avis pertinents dans Réfugiés

  • C’est une situation qui n’est pas du tout évidente à gérer, parmi ces gens qui cherchent à avoir du boulot malgré toutes les barrières qu’ils peuvent rencontrer sur leur chemin (langue, diplôme, régularisation des papiers etc…) ça reste mission impossible. Quand je vois mes amis qui ont fait jusqu’à bac + 6, dont un qui a fait un doctorat en médecine mais qui bosse chez Quick car « manque de pot », je me demande de quoi sera fait notre avenir.

    Malheureusement parmi ces « réfugiés » sérieux il y a une minorité de sous-m*rde (excusez-moi) qui sont là pour se battre, piller, violer et voler et comme les médias en sont friands, ils nous renvoient ces images sans cesse, de ce fait les gens assimilent réfugié à sale barbu islamiste qui abandonne sa famille pour venir nous massacrer.

    Par contre, je vais peu-être en énerver plus d’un… Pourquoi nos SDF et gens en situation plus que précaire français d’origine ou pas mais vivant depuis des années sur notre territoire ne bénéficient pas non plus de château pour se loger, d’hôtel de ville réaménagé, de locaux rebâtis pour accueillir des dortoirs, et de droit comme ces réfugiés ? S’occuper des autres ok, mais s’occuper des nôtres qui crèvent la bouche ouverte depuis des années d’abord !

    Quelle que soit nos origines, couleurs de peau, langues, on est tous issu du même monde et on devrait vivre dans le respect d’autrui et l’entraide mais ça fait bien des années que j’ai compris que ce n’est qu’une utopie, l’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs et la véritable loi (dame nature) a toujours été celle du plus fort et c’est bien malheureux, je termine ce pavé par une phrase que ma moman ma toujours répété depuis que je suis entré en primaire :

    « Mon fils, dehors c’est la jungle il ne faut pas être faible. Mange avant d’être mangé, anticipe et soit le requin et pas la sardine ».

  • darkbistoufly
    Je suis d’accord avec toi à condition de ne pas m’envoyer des troncs sur la route pour m’obliger à m’arrêter et à 110km, un tronc d’arbre ….Comme tu t’en doute par cette phrase , j’habite Calais. La vie est triste pour eux , je reste humain autant que possible vis à vis de leur cas mais je trouve anormal de me balancer ces troncs alors que de toute façon je ne vais pas en Angleterre….je ne prends plus la rocade portuaire, j’ai envie de vivre, pas de crever comme un con.
    Je me retrouve aussi dans le message de Stéphane surtout les 3 derniers paragraphes. C’est le système Démerde toi comme tu peux, les assos arrivent à bien les aider, des amis les aident et de bon coeur, moi je ne le fais pas, ils ont critiqué et foutu en l’air la bouffe car elle n’était pas assez épicée et brulée les fringues car ce n’était pas la tenue du pays…. J’ai un peu de mal puisqu’avec mes nombreux voyages à l’étranger et surtout chez eux, tu t’adaptes à leur culture, etc…..pourquoi ça ne serait pas réciproque?

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