« J'en ai marre de payer pour les autres »

Cette petite phrase, toute simple mais lapidaire a le vent en poupe ces dernières années. Particulièrement depuis l’avènement du Prince Sarkozy et le succès que rencontrent les fachos de tout poil, de Zemmour à Soral.  L’intégralité de ma famille étant de droite[1], cette petite phrase, j’ai, moi aussi, eu l’occasion de l’entendre une fois ou deux. Et à chaque fois je suis en difficulté pour expliquer à quel point le raisonnement est hors de propos.

C’est que cette petite phrase est répétée comme une incantation, une prière au Dieu Consommation de la religion Capitaliste. C’est une croyance tellement ancrée profondément, tellement acceptée que toute tentative de raisonner la personne ayant proféré une telle absurdité crée immédiatement une dissonance cognitive qui provoque un rejet passionnel poussant parfois la personne en face de moi à la violence verbale la plus cruelle. J’ai même eu le droit d’être taxé d’« assisté » pour avoir touché un malheureux mois de chômage avant de reprendre mes études. C’est un peu comme la matrice : à partir d’un certain âge, en sortir devient dangereux : l’esprit lutte de toutes ses forces…

Et c’est d’autant plus absurde que la famille a compté et compte encore son lot de fonctionnaires. Fonctionnaires qui, par définition, sont payés par « ceux qui paient pour les autres ». Mais ne pointez surtout pas du doigt cette malencontreuse dichotomie car voyez-vous, « moi au moins, je travaille, j’apporte quelque-chose à la société » au contraire des-dits « assistés ». Les chômeurs, bien sûr, qui ne font rien pour trouver un emploi, — car c’est bien connu : il suffit de taper dans un tronc pour voir tomber 50 offres d’embauche — mais aussi les bénéficiaires de la CMU — qui, tout le monde le sait, sont tous des fraudeurs cumulant les aides et touchant, au final bien plus que toi même s’ils vivent toujours à 5 dans un malheureux 3 pièces d’Argenteuil — mais aussi les intermittents du spectacle même si, eux, on sait pas trop pourquoi mais bon, ils ont tous des dreads, un bouc et un sarouel, c’est forcément une sale race…

Revenons à nos malheureux travailleurs qui « paient pour les autres ». Tout État possède — je schématise, hein — trois sources de revenus : les taxes sur la marchandise, les impôts et, pour les États sociaux, les cotisations sociales. Passons rapidement sur les taxes sur la marchandise, — la plus connue étant la T.V.A — qui ne sont qu’un impôt déguisé, pour nous intéresser aux impôts, justement. Car oui, quand les gens en ont marre de « payer pour les autres » ils en ont marre, entre autres, de payer l’impôt. Laissez-moi vous rassurer, ceci-dit, le gouvernement ne supprimera jamais l’impôt. Pas fou, hé ! C’est ce qui paie grassement la classe politique et leurs potes propriétaires lucratifs lorsqu’il est décidé de déverser des milliards sur les sociétés privées au titres des « grands projets ». La preuve en est qu’après 16 ans de politique ultra-libérale, l’impôt n’a jamais significativement baissé pour la classe moyenne.

Nan, ce qui dérange les gens, ce sont les cotisations sociales. Et c’est vrai que la quasi-totalité de la classe politique voudrait l’abolir, mais pas pour les raisons que vous pensez…

Prenons l’exemple de l’assurance maladie. En France, les sommes gérées par l’assurance maladie représentent 10% du P.I.B, soit 200 milliards d’euros (à la louche). C’est vrai que ça fait un pactole et c’est dommage de voir tout cet argent tomber directement dans la poche des assistés sous la forme de la C.M.U.

Oui mais non.

Aux États-Unis, pays exemplaire par son libéralisme, les dépenses de santés représentent, elles, 15% du P.I.B pour des prestations qui ne sont pas supérieures à la France. Premier point à noter, donc : si personne ne payait les cotisations sociales, vous ne payeriez pas pour les autres, certes, mais vous payeriez beaucoup plus cher pour vous-même. Bawé, la C.M.U, dans le lot, ça représente la peau de mes couilles. Les cotisations santé, ça sert avant tout à ça : payer le personnel hospitalier, le fonctionnement des hôpitaux, vos frais de pharmacie, votre médecin… Je suppose que personne en France déteste ne pas payer ses médocs à la pharmacie ? Si ? Nan, sérieux, la seringue d’E.P.O. à 960€ quand vous avez un cancer des poumons et que vous n’avez que ça pour respirer, ça vous tente un max !?

Il faut bien comprendre ça : ceux qui disent qu’ils « paient pour les autres » se rendent rarement compte que les autres paient pour eux aussi. C’est même ce qui constitue la base d’un système social par répartition. Et s’ils ne sont jamais malades, s’ils n’ont jamais besoin d’aller aux urgences, il y a une chose qui est immuable : tout le monde vieillit. Et tout le monde fini par avoir besoin des louzous. Et « payer pour les autres » c’est aussi payer les sages-femmes qui mettrons vos enfants au monde, bandes d’ingrats.

Mais je sens que je ne vous convainc. Il est vrai, que si vous avez travaillé suffisamment longtemps, il y a une chance non-négligeable que vous ayez fini par lire un peu plus que la dernière ligne de votre fiche de paie. Et là, vous avez dû vous apercevoir que les cotisations sociales étaient divisées en deux catégories : les cotisations salariales et les cotisations patronales[2]. Assez logiquement, on peut se dire que si on enlevait les cotisations salariales, le chiffre en bas de la fiche, il serait plus élevé.

Hé, dites-moi, tout le pognon qui sort, vous croyez qu’il vient d’où !?

Car en définitive, c’est bien de cela dont il est question : cette division sur la fiche de paie est parfaitement artificielle. Il faut arrêter de se l’imaginer comme si l’argent tombait dans votre poche et qu’une partie en était tout de suite re-prélevée. L’argent sort en totalité de la poche de votre employeur. Ça veut dire que peu importe la manière de le tourner : c’est l’employeur qui les paie. En totalité. Mais si vous ne me croyez pas, alors faisons ensemble cette expérience de pensée. Imaginons qu’elles soient supprimées. Donnez-moi une bonne raison pour que votre employeur vous augmente d’autant ? Comptez-vous vraiment sur sa bienveillance ? Vraiment, mettez-vous à la place d’un P.-D.G. de multinationale : le gouvernement vient de supprimer toutes les cotisations sociales. Vous venez, d’un coup d’économiser quelques centaines de milliards d’euros sur les salaires et vous avez le choix entre les augmenter d’autant ou verser plus de dividendes aux actionnaires, vous faites quoi ?

Et si les actionnaires vous disent que votre poste de P.-D.G sera remis en question lors de la prochaine A.G. des actionnaires, vous faites quoi ?

Si vous pensez encore qu’une entreprise capitaliste peut être bienveillante à votre égard, maintenant dites-moi pourquoi les milliards d’exonérations de cotisations déversées sur les entreprises au titre du C.I.C.E. n’ont pas fait bouger d’un pouce les salaires dans les grandes boîtes ni créé un seul emploi ? Vous ne payez pas pour les autres. Ce n’est pas vrai. Personne ne paie pour les autres. Il n’y a qu’un mode de répartition des richesses parmi d’autres. Et moi, ce dont j’ai marre, c’est d’entendre la classe moyenne de droite se plaindre de ce qu’elle ne connaît pas et ne jamais s’offusquer des rémunérations indécentes des grandes fortunes de France.

Il est temps de remettre en question la propriété lucrative des entreprises. Ce sera soit ça, soit la guerre civile.

Notes de bas de page :
  1. Ouais, je sais toujours pas comment j’ai fait pour m’en sortir… J’ai même un frère qui se proclame fièrement sarkoziste… Faudra que j’écrive un jour sur la débilité de se proclamer sarkoziste
  2. Ça a plus trop le vent en poupe, ça les cotisations. Ça doit sûrement s’appeler des !!!!charges!!!!, sur votre fiche de paie

Déjà 32 avis pertinents dans « J'en ai marre de payer pour les autres »

  • C’est bien de découvrir la mutualisation des risques. Je tiens à signaler que la suppression de la « propriété lucrative des entreprises », c’est à dire la collectivisation des moyens de production, leur accaparation par l’état, le peuple, ou autre équivalent a été accompagnée de la suppression des libertés individuelles et l’instauration de régimes dictatoriaux dans lesquels les gens mourraient de faim.

    Bienvenue dans les bras du marxisme :)

    Tu vas aussi nous dire que les actionnaires se sont mis 80 milliards de dividendes l’année dernière. Quand on a aussi versé plus de 1000 milliards en salaires, ce qui est souvent oublié.

    Quand aux charges, elles sont bien partagées entre salariés et employeurs. Si demain la CSG passe de 8% à 6%, je gagnerai ces 2% sur ma paie, sans que mon employeur voie la différence. Si mon employeur voit ses cotiz augmenter de 10%, mon salaire brut comme net reste le même.

  • AkhThoT
    (…) La preuve en est qu’après 16 ans de politique ultra-libérale

    Ça n’existe pas l’ultra-libéralisme, et c’est une erreur que de croire et de dire qu’il y a quelque chose de libéral dans les divers gouvernements depuis maintenant plus de 40 ans.

    Tu te laisses abusé par des slogans qui ne servent qu’à créer la confusion dans l’esprit des gens. Le libéralisme est donc devenu le mal par définition, sans qu’il y ai une réelle réaction sur la manipulation des mots pour en arriver là …

    (…) comme si l’argent tombait dans votre poche et qu’une partie en était tout de suite re-prélevée »

    Il y a deux façons de voir qui paye les charges/cotisations salariales, soit comme tu l’énonces c’est le patron, soit c’est le salarié car c’est ce qu’il coute au final au patron.

    Mais je ne pense pas que nous pourrons pousser plus loin la discussion, nous avons des visions très/trop différentes de ces sujets. Je souhaitais seulement laisser en commentaire mon opinion personnelle.

  • AkhThoT
    C’était couru d’avance :-)

    Cependant, je ne t’ai pas traité d’ignare. Je ne t’invite même pas à vérifier le sens des mots. Voir que le seul fait de libérer le secteur du transport de personne par autocar n’est pas la preuve ultime que ce gouvernement est libéral.

  • AkhThoT
    En effet une politique libérale se définit entre autre par le fait qu’il ne faut pas que l’état intervienne dans le marché et l’économie, ceux-ci s’auto-régulant seuls bien mieux.

    On voit toutes les distorsions qu’introduit l’état sur le marché, pour les notaires, les taxis, l’immobilier, l’agriculture, l’orientation sur le diesel, etc … il n’y a plus guère de secteurs dans lesquels l’état n’est pas présent au détriment des choix individuels libres et au final forcément viables, ceux ne l’étant pas disparaissant naturellement (car non subventionnés, ou favorisés par des lois).

    Mais un libéral prône aussi la liberté individuelle, le respect de la propriété, le respect du libre choix pour ses biens et son corps, avec en corollaire sa propre responsabilité dans ses choix. Il consent à l’impôt tant que celui-ci ne sert pas à n’importe quoi et reste supportable (fin de la mégalomanie de certains)

    De fait un libéral prône : pas d’état du tout, à un état minimaliste (police, justice et armée), voir un état centré exclusivement sur ces trois fonctions régaliennes.

    De politiques libéraux en france, il faut bien les chercher, ils sont noyés au centre actuellement et très/trop silencieux.

    Je te rejoins au moins sur ta conclusion, il n’y a plus que des nuisibles parmi nos politiques, car aucun n’est libéral ;-)

  • AkhThoT
    Les sociétés libérales n’ont jamais rien produit de bon. Elle n’ont produit que l’esclavage, l’exploitation et la misère.

    Ça, ce n’est pas possible. Une société libérale interdit l’esclavage, elle ne peut pas le produire. De plus elle tire tout le monde vers le haut, donc la misère régresse en toute logique. Par contre elle n’aboutira bien évidemment pas à l’égalité, il y aura toujours des riches et des pauvres, mais des pauvres avec un bon niveau de vie.

    Dans l’absolue une entreprise ne peut édicter de règles sans un état corrompu ou pratiquant le favoritisme et la connivence. Elle ne décide pas non plus ce qui est bien et ce qui est mal, c’est le client qui le fait.

    http://www.topito.com/top-10-des-pays-les-plus-liberaux-du-monde-en-2011

    Des pays ayant essayé « la société libérale » il ne doit pas en exister des masses, par contre des pays ayant testés le communisme et le socialisme il y en a beaucoup trop, surtout lorsque l’on voit les résultats.

    Mais il n’est pas question d’instaurer un libéralisme jusqu’au boutisme, seulement de s’en approcher beaucoup plus. Et en france, on s’en éloigne de plus en plus et il faut bien reconnaître que cela nous plombe bien plus que d’autres pays ayant fait des choix inverses (pour exemple l’agriculture en Nouvelle-Zélande)

  • Oni_Shadow
    J’apprécie de plus en en plus ta plume et tes interventions Augier, continue comme cela .
    Peux-tu en revanche m’indiquer la provenance de tes chiffres, à savoir les 10% contre 15% du PIB en terme de dépense dans la santé ? Je souligne au passage que cette comparaison peut être poussée un poil plus loin; le PIB/hab étant plus élevé aux ÉUs (~1.2 fois de mémoire), la dépense brut par personne est donc plus importante légèrement supérieure à ce que tu indiques. Au final, la dépense dans la santé par personne reviendrait à 8 000$ aux ÉUs contre 4400 en France ; néanmoins, ce chiffre n’est pas réellement représentatif, les plus pauvres n’allant pas à l’hôpital et les plus aisés y dépensant des fortunes.
  • AkhThoT
    Ah bon !? Par quelle magie ? S’il est question de laisser les gens faire ce qu’ils veulent, il est, en particulier question de les laisser s’asservir les uns les autres, non ? Faut être cohérent, un moment, tu peux pas adopter une philisophie à géométrie variable parce que ça te chante !

    Tu as totalement le droit de penser que c’est forcément à cette situation que nous amènerait une société libérale, comme j’ai le droit de penser que ce ne sera pas le cas. Mais même au pire si c’était le cas, je préfère un asservissement consenti que d’être asservi par la force d’un état dirigé par une minorité d’arrivistes et de profiteurs.

    Un état tout puissant et régulateur n’empêchera pas non plus les monopoles et autres abus, ce n’est pas une question de société libérale ou non. Et on sait déjà que cela ne fonctionne pas, avec en plus toute les dérives autoritaires dont on peut s’attendre d’un pareil état.

    Ce que tu sous-entends c’est qu’il faut décider à la place des gens, parce que d’autres savent mieux qu’eux ce qui est bon pour eux et qu’il faut les protéger des méchants, mais surtout pas de ceux qui décident. C’est ce genre d’assertion que les libéraux refusent. Car ceux qui décident même avec les meilleures intentions du monde ne pourront s’empêcher de le faire par le prisme de leur propre moralité, voir dans leur propre intérêt et qu’ils ne représenteront jamais qu’une minorité d’individus soit disant éclairés.

    Le pouvoir corrompt, il faut donc limiter au maximum les possibilités de corruption. De même l’exercice de la démocratie doit être décentralisé, localisé, plus le pouvoir est centralisé plus il est éloigné des citoyens, moins les citoyens ont de contrôle, plus ils sont justement asservis par ces élites, déconnectés de leur réalité.

    Je n’ai pas la prétention d’être expert en quoique ce soit, mais je sais que je ne suis pas le seul à penser ce que je pense et que des experts en économie, en société, entre autres sont des libéraux. Je ne t’opposerai donc aucune source le net en foisonne.

    Je pense que l’on arrive à la fin de la discussion, surtout que l’un comme l’autre nous nous focalisons sur les excès.

  • Oni_Shadow
    Je ne peu m’empêcher d’ajouter que nous avons un bel exempled u libéralisme contre le bien commun; le réchauffement planétaire. Sans règles strictes (un prix carbone, interdiction de certaines pratiques ou autre), la morale ne fait pas long feu face aux a la sacro-sainte concurance.
    Un certains top 10 des plus gros pollueurs mondiaux vous présenterait un liste bien similaire au topito présenté.
  • En quoi une SCOP serait mieux qu’une entreprise dont la propriété des capitaux est plus classique ? Ça dépend surtout si elle est gérée par des gens intelligents ou des imbéciles.

    Le détenteur du capital investit pour acheter des moyens de production, fait venir des salariés et leur reverse une partie de la valeur ajoutée. La propriété des capitaux de l’entreprise ne se gagne pas parce qu’on vient juste d’être embauché , faut pas croire aux miracles. Si je travaille d’arrachepied pour monter ma boite, c’est pas pour que mes salariés me volent mon capital et jouent aux cons avec mon pognon. L’entreprise est ma propriété, comme ma maison, ma bagnole, mon PC.

    L’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 précise : « Les propriétés étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. ».

  • Faux : si je n’avais pas apporté du capital, il n’y aurait pas eu d’entreprise, donc pas de production de valeur ajoutée, donc pas de redistribution d’une partie de cette valeur aux employés en salaire. La valeur ajoutée est produite par la conjonction du capital et du travail. Elle est partagée entre les deux. Et le capital est ma propriété.

    Et pourquoi je n’aurais pas le droit de grassement me payer avec mes dividendes ? D’augmenter la valeur de mon capital, de ma propriété ? Si j’investis pour monter ma boite, c’est pas pour juste me faire rembourser mon capital, sinon autant le garder sous le matelas et le laisser dormir. Tant pis, il n’y aura aucune production de valeur ajoutée, pas d’emplois, pas d’impôts payés, juste des gens qui continueront de vivre dans la misère. Mais c’est pas grave, on a évité que Alexandre exploite des gens.

    « On s’en fout que les pauvres restent pauvres, pourvu que les riches soient moins riches. » C’est ce que disait Margaret Thatcher au sujet de la doctrine de ses adversaires travaillistes. Quel est le plus important : que mes employés aient un travail et un salaire, qui leur donne la dignité et la possibilité de vivre leur vie, ou que je n’aie surtout pas de dividendes et de capital, parce qu’en étant actionnaire, on a décidé que j’étais un méchant ?

  • « Mais tu te trompes. Ce n’est pas le fait d’être riche qui me dérange. Ce sont les conséquences que cela crée. C’est l’aliénation au travail qui en découle, c’est la misère pour ceux qui n’ont pas d’emploi que ça provoque, qui me dérange. »

    Donc c’est bien être riche qui te dérange.
    Et bien laisse-moi créer des emplois pour donner du salaire à ceux qui n’en ont pas. Je précise que je suis salarié moi-même, pas encore employeur et c’est mon salaire, le revenu de mon travail qui me permet de payer mon loyer, m’acheter les biens et les services que je veux, bref acquérir mon indépendance financière et personnelle.

    « Oh, mais ne t’inquiètes pas : tes emplyés se débrouillent très bien sans toi. La dignité des gens ne dépens pas de leur emploi. Je considère apporter bien plus à la société au travers de mon association ou de mes contributions su Github qu’au travers de mon emploi. Tu ne fais pas vivre tes employés. C’est faux. Ce sont tes employés qui te font vivre. C’est radicalement différent. »

    Va dire ça aux six millions de personnes qui cherchent du travail, qui n’ont pas de salaire. Sans travail, je crèverais la dalle en faisant la queue pour la soupe populaire (« Restos du coeur », on appelle ça). Je préfère travailler. Grâce à mon travail, j’ai ma dignité. Et c’est mon employeur qui me paye, jusqu’à preuve du contraire. Si demain je deviens patron, je serai fier de donner l’occasion à des gens de se lever le matin pour gagner leur vie et nourrir leurs gosses.

  • fredololo
    Bonjour,

    Merci pour ce billet. J’ai trouvé la partie sur les dépenses de santé particulièrement intéressante, un bon argument à renvoyer aux détracteur de la sécu. D’ailleurs je vis dans un pays ou l’assurance maladie est privée, bien qu’obligatoire, et je peux dire qu’elle me coûte plus cher qu’en France pour une couverture largement inférieure, et pourtant en France je ne faisait pas partie de ces sales parasites de pauvres qui payent même pas d’impôts alors qu’ils ont presque de quoi manger.

    Je me permet un petit conseil qui marche pas mal en cas de « j’en ai marre de payer pour les autres ». Personnellement je répond en acquiesçant un truc du genre :
    « Oh oui! Moi aussi, j’en peu plus de payer pour ces sales parasites de milliardaires »
    Si c’est pas suffisant, comparer ensuite le lien de proportionnalité ces 15 dernières années entre l’appauvrissement des travailleur et l’engraissement démesuré des ultra riche n’ayant pour seul mérite que de porter le bon nom de famille.

    J’ai aussi lu un commentateur nous parler de la théorie du ruissellement : « si les riches s’enrichissent, les pauvres en profiteront ». Parlez-en donc aux millions d’américains qui cumulent 4 boulots pour avoir la chance de pouvoir manger avant de dormir dans leur carton! Cette théorie est l’un des pires mensonges des adorateurs du Kapital!

    J’ajouterai également pour notre second défenseur de ces malheureux riches, que pour ce qui est de payer des impôts, ça aussi c’est réservé aux pauvres. Faut arrêter de croire ce qu’on voit à la TV. Quand je comparais mon taux d’imposition à celui d’une connaissance, millionnaire de naissance et trader de métier, j’aurais mangé mon chapeau si d’aventure j’en avais porté un! Pourtant je ne touchait qu’un 20e de son salaire mensuel et suis encore loin aujourd’hui d’être imposable sur la fortune…

    PS : Merci pour ce blog, j’apprécie tes articles même si je ne suis pas toujours d’accord. Et ce malgré le fait que tu les offres ainsi impunément espèce de sale communiste! :D

  • fredololo

    J’aimerais bien que u me donnes plus d’infos sur ce cas si tu en as, tiens. Je n’ai jamais eu le plaisir de connaître des gens fortunés. On ne vit vraiment pas dans les mêmes sphères :p

    Je te rassure c’est un hasard de la vie qui m’a permit d’obtenir ces informations depuis la source. Je ne côtoie pas ce genre de personnes, les quelques fois où il m’arrive de me trouver un peu trop près (géographiquement) de l’une d’elle, des montées d’agressivité me poussent généralement très vite à me déplacer pour mettre une distance de sécurité entre nous ;)
    Au niveau des détails tout ce que je sais :
    – c’est un Français, né Français en France, de parents Français, et vivant et travaillant en France (A l’époque des faits, il y quelques années de cela)
    – millionnaire par héritage, je ne saurais dire de combien
    – Trader à Paris
    si mes souvenirs sont bons ses impôts représentaient 3,5% de ses revenus (peut-être 4,5%). Pour ma part j’étais plus proche des 15% alors que mon patrimoine total ne valait sans doute même pas à un mois de son salaire…

    Et le détail croustillant c’est qu’à l’époque le fabuleux bouclier fiscal de notre ex-pourriture (pardon, président), tu sais celui réservé exclusivement à ces malheureux devant payer plus de la moitié de leur salaire en impôts, lui avait permet d’économiser 1% là dessus (du coup il me semble bien que c’était 4,5% avant bouclier, puis 3,5% après)…

    PS : pour les commentaires, bah, j’essaierai d’en laisser plus souvent, mais en général il faut qu’un truc me chatouille sérieusement pour me pousser à écrire..

  • NicK
    Cher Cascador,
    je trouve que tu mélanges tout.
    Trouves-tu normal qu’en tant que salarié célibataire je doive payer beaucoup d’impôts ?
    En faisant un rapide calcul je trouve que je travaille du lundi au mercredi pour payer toutes les taxes et diverses contributions versées à l’état. JE ne travaille pour moi que du jeudi au vendredi.
    Que des collègues, mariés, mieux payés que moi et ayant des enfants et leur femme au foyer payent zéro impôt sur le revenu, je trouve cela déjà démotivant.

    Quand certains engrangent des milliers d’euros et ne payent que peu d’impôts, je trouve cela très ecoeurant car il y a une inégalité flagrante.

    Au final, je ne suis pas prêt de changer d’avis. JE trime pour payer des impôts qui servent à beaucoup de choses … Mais qui sont utilisées par les autres, pas par moi.

  • fredololo
    Ça c’est simple : il faut que le montant soit suffisemment élevé pour pouvoir se payer les services d’un conseiller fiscal et d’un avocat fiscaliste.
    En fait tout notre système fiscal est extrêmement complexe, et c’est grâce à cela que nos très riche échappent à l’impôt : une petite niche fiscale par ci, un petit investissement déductible par là…
    L’exemple le plus connu est la holding familiale : tes bien appartiennent à une société dont tu es le seul actionnaire, et dont tu es aussi employé, et hop, tout ça n’entre pas en compte dans ton calcul de l’ISF…
  • le francais qui se leve pour bosser.
    ouais y’en a assez de payer, payer toujours payer les aides sociales, les allocs, les soins, les routes, les hôpitaux, la police, les hommes politiques et j’en passe et des meilleurs, moi qui ne bénéficie pas d’alloc, de soins, qui ne roule pas en voiture, moto etc…, moi qui ne vais pas à l’hosto parce que l’on ne vous soigne pas, on vous diagnostique et encore ! moi qui ais déposé plusieurs plaintes et mains courantes, sans AUCUN résultats ni rien du tout ! ces hommes politiques qui sont injoignables, leurs écrire ?? les lettres passent au panier ! bref je travaille, j’habite une HLM vétuste et minable avec des voisins (pas tous) bruyants, sales, irrespectueux, drogués et les HLM qui ne font rien.ne me parlez pas du ‘VIVRE ENSEMBLE’ c’est de la foutaise. Mon salaire ? je n’en profite pas, même pas un euro d’économie ! bientôt la retraite pour moi, enfin dans 3 ans 1/2 , je boite… mais pas de reconnaissance handicapé !! j’ai honte ! de mon pays… si j’avais les moyens je le quitterais sans hésité, sans remords, sans regrets… alors ces impôts que je donne ils vont ou ? et qui profite de mon argent ? pas a moi j’en suis convaincu.
  • Jeffy23
    Ou voter pour la vraie droite càd: Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen
    Personnellement j’en ai aussi marre de payer pour les autres, mais uniquement ceux qui attendent que les allocs leurs tombent toutes cuites dans le bec.

    Une économie libérale = danger.
    Une société libérale = encore plus gros danger, à force d’insister sur le fait que chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut, les gens le font et ça mène à une société totalement individuelle et égoïste avec un côté très maoïste, donc au revoir la démocratie.

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