Maximiser son action

Je parlais dans mon article précédent du don. Il me semble avec le recul que je ne suis pas allé au fond des choses, je vais donc continuer de creuser.

Faire un don peut être relativement simple comme donner 2 euros à un clochard ou envoyer un ticket restaurant aux restos du cœur. En revanche pour ceux qui sont dans un processus de don/contribution régulier et continu, cela peut s’avérer plus compliqué à défricher.

Prenons mon cas par exemple. La question principale qui me suit depuis que je blogue et que je contribue au JdH est : est-ce que c’est utile ? J’ai compris uniquement aujourd’hui que la question posée n’est pas la bonne. Elle aurait dû être : comment maximiser mon action ? Car après tout beaucoup de choses sont utiles mais leur utilité est limitée. Se restreindre à se demander si c’est utile c’est négliger les qualités personnelles de chacun entre autres choses. Un électricien qui veut donner un coup de main il vaut mieux le mettre sur l’électricité plutôt que sur la plomberie. Il sera utile dans les deux cas mais bien plus performatif dans l’électricité.

Maximiser son action c’est donc devoir faire une introspection : Quelles sont mes qualités et mes possessions (argent, local, véhicule, etc.) que je peux mettre au service des autres ? Qu’est-ce que je peux et veux apporter aux autres ? Quelles sont mes limites ? (cette dernière question sera traitée dans un autre article)

Me concernant j’ai un peu d’argent donc j’en donne volontiers. En revanche ce que je tiens eu haute estime, c’est mon temps (possession), bien plus « précieux » pour moi que l’argent. J’aurai donc tendance bien plus facilement à donner de l’argent que du temps. Mon temps je le consacre aux gens que j’aime, avec qui j’échange et à moi-même. Je ne suis pas prêt à sacrifier mon capital temps, à « donner » de mon temps n’importe comment. On touche là déjà aux limites de mon don.

J’estime avoir quelques qualités : vouloir partager, communiquer/écrire plutôt efficacement, essayer d’être explicite, essayer de comprendre les choses, être accessible et sympa, etc. J’ai aussi de nombreux défauts : je ne peux pas blairer les trolls, je suis déconnecté de la réalité sur de nombreux sujets, j’aime mêler l’utile à l’agréable (je privilégie donc mon plaisir et mes besoins égoïstes), j’ai mes « propres » valeurs et mon « propre » code de conduite ce qui emmerde profondément ceux qui travaillent/échangent avec moi, etc. On voit là une autre sorte de limite, la réalité, il faut faire avec ce qu’on a et comment l’on est, ne pas donner plus qu’on est capable de donner.

Ces qualités comme ces défauts m’ont amené naturellement (je souligne ici que ce n’est pas une réflexion qui m’y a amené) vers le blogging et le JdH. Le blogging car j’aime partager, j’aime la documentation, j’aime reprendre le contrôle de mon ordinateur et des outils installés dessus mais aussi parce que ça me permet de mêler l’utile à l’agréable, d’être indépendant (ne dépendre de personne) donc de gérer mon bateau totalement comme je le désire. Le JdH car je suis très fort en veille, organisé, outillé (FreshRSS, Shaarli, ScrapBook et Debian ;) ), pourquoi garder cette « qualité » pour moi alors que je peux en faire profiter les autres ?

On voit ici à quel point mes contributions sont personnelles. Elles dépendent totalement de qui je suis, ce que je possède, comment je pense. Les personnes qui jugeront de vos dons/contributions jugeront mal car elles ne vous connaissent pas, elles jugent sur ce qu’elles voient et pensent. Il faut se détacher rapidement du jugement des autres concernant son « action ». On peut toujours faire mieux, donner plus, se lancer dans des projets « plus » humains/concrets/organisés/performatifs/ajoutezcequevousvoulez.

C’est à chacun de découvrir sa voie et de tracer sa route vers elle. Trouver sa voie je pense que cela fait partie du bonheur, vous savez le fameux truc que tout le monde cherche sans jamais le trouver. Chercher et trouver votre voie, c’est la vôtre, pas celles des autres. Et réciproquement vous ne devez pas juger les autres de la voie qu’ils suivent, c’est la leur, pas la vôtre. Et enfin méfiez-vous de ceux qui tirent un bénéfice de votre don, qui vous instrumentalise. Vous êtes vos propres maitres, décidez par vous-mêmes, faites vos choix et vos erreurs, restez des hommes libres.

Cet article n’est pas là pour vous montrer que je suis meilleur que vous (bien au contraire) mais pour vous permettre à vous aussi de vous questionner sur votre processus de don. De vous fournir les questions, quelques exemples et le chemin intérieure qu’il vous faudra parcourir pour trouver votre place dans ce processus de don/contribution. Trouver votre voie.

Et parce que maximiser son action, c’est aussi et surtout réfléchir :
« Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. » Benjamin Franklin

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