Perdu

Cet article a été initialement écrit sur le blog-libre aujourd’hui fermé, certains liens dans l’article peuvent donc être morts.


Je suis déprimé aujourd’hui. C’est très rare, extrêmement rare chez moi.

Trop de choses en ce moment. On passe tous les mails de la boîte chez Gmail for business. Pupuce a un problème à la cheville, IRM prévue, probablement opération derrière. Elle ne peut pas conduire, elle peut marcher mais pas pendant une heure. Noël, cette date à laquelle on ne peut pas échapper qui oblige à s’occuper de la fête et des cadeaux quand le cœur n’y est pas. Et puis Internet, infini, incessant, oppressant.

L’urgence de ralentir, c’est cela. Sûrement un beau documentaire que je n’ai toujours pas eu le temps de regarder, j’apprécie tellement quand c’est la vie qui vient se foutre de votre gueule, ça rappelle qu’on est peu de chose, ça fait du bien, ça recadre.

Je vois Damien s’interroger sur ce qu’il peut faire, je vois Christophe recadrer les réflexions, je vois cette nécessité de ralentir, de recadrer les choses. On est à la croisée des générations sur le blog-libre, je crois. Les anciens qui ont vu les choses, qui ont appris, qui ont l’expérience. Les nouveaux qui se posent des questions, qui cherchent, qui amènent de nouvelles idées, un nouveau souffle, une énergie nouvelle. Et puis il y a les autres générations celles qui sont encore trop jeunes, les jeunes de 20 ans et les gamins de 10 ans.

On ne parle pas assez de génération sur le blog-libre et c’est bien dommage car une personne de 20 ans et une autre de 40 ans n’ont plus rien à voir aujourd’hui quand on parle technologie, rapport à l’information, réflexion sur nos vies. L’informatique, la technologie et Internet ont tout changé, profondément. Chaque génération n’a plus du tout les mêmes codes, les mêmes passions, les mêmes réflexions. La seule chose à retenir, c’est que le monde va trop vite pour qui que ce soit sur terre aujourd’hui.

Je dévore l’information car j’aime apprendre, j’aime découvrir, j’aime la nouveauté. Mais par où commencer ? Où s’arrêter ? Devons-nous soutenir le combat de Damien, réfléchir aux réflexions de Christophe, rêver aux voyages de Cep ? Ou nous occuper de nos proches, ou nous occuper de survivre dans ce monde nous écrasant de ses questions ?

J’ai peur comme Damien de l’avenir. Une peur différente pourtant et concentrée dans la réflexion qu’on a définitivement basculé dans un monde qui va trop vite, qui ne laisse plus leurs places aux hommes et à la nature. Ce monde n’ira pas mieux, il faut le dire maintenant. L’Homme est maintenant dépassé par les informations, par les nouveautés, par les réflexions que cela suscite. Nous sommes dans un maelstrom d’informations qui nous noie tous un peu plus chaque jour.

Ce siècle est mondial, communiquant, instantané. Ne pas en faire partie, c’est se retirer du monde et refuser d’y participer, la finalité étant d’être isolé et seul. En faire partie, c’est être sans cesse harcelé par l’information, apprendre, comprendre, réfléchir pour finalement ne pas savoir ce qu’il était important de connaître.

On a le choix, cette chose immense, fantastique, absolu de pouvoir décider ce que l’on va faire de notre temps. C’est probablement aujourd’hui que je comprends que ce sont les deux sujets qui sont la source de mes principales interrogations dans la vie. Le temps passe et je vois filer mes rêves, je le supporte, c’est dans mon caractère. Ce que je ne supporte pas ou plus, c’est de voir filer les rêves des gens que j’aime et de ne rien pouvoir y faire.

C’est drôle l’écriture, on peut écrire en ayant une idée bien précise, un sujet avec des arguments ou une histoire bien construite et puis d’autres fois le fait d’écrire structure notre réflexion comme si on se parlait à nous-même.

Nous prônons tous ici un choix différent, votez Libre, votez Linux, votez pour vos libertés numériques, votez pour lire un article long ! Finalement, je me rends compte maintenant que le problème n’est plus de faire des choix, c’est qu’il est devenu impossible d’en faire correctement devant l’immensité des choix qui s’offre à nous.

Humainement on cherche à appréhender le monde et à le soumettre à notre compréhension. Comment ne pas avoir peur, comment ne pas partir en burnout/dépression devant tant d’inconnu, tant de choses qu’on ne comprend pas et dont on n’a même pas le temps de s’occuper ? Je comprends maintenant pourquoi il y a tant de burnout, le monde va trop vite pour les êtres que nous sommes.

Nous sommes en train de fabriquer notre propre Tour de Babel non pas avec le langage mais avec la communication et l’information.


J’avoue je suis une pu**. C’est très grossier, aurez-vous l’amabilité de m’en excuser ? C’est cependant le terme exact auquel je pense avant de faire ce que je vais faire.

Je suis fondamentalement optimiste. C’est une chose que j’aime bien dans l’être humain, c’est qu’on aura beau tout rationaliser, il y en aura toujours un pour venir poser un « prout ». Je ne serai pas moi-même si je vous laissais partir déprimé après tant de réflexions et d’abîmes. Alors, ça n’a rien à voir mais vraiment, vraiment, vraiment, rien à voir mais si vous voulez vous marrer allez ici et lisez les commentaires.

Portez-vous bien les amis !

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